Les autographes fascinent. Ils renvoient à des moments d’histoire, à l’intimité de personnages célèbres ou encore à l’œuvre en train de se faire. Un effet garanti « madeleine de Proust »…
«Avec les autographes, on peut arriver à la même émotion que celle que l’on a devant un tableau », nous dit le spécialiste Frédéric Castaing (lire L’œil n° 588). D’un coup d’œil dans les archives de sa galerie quasi bicentenaire, on apprend par exemple que le sculpteur Rodin collectionnait les autographes du poète anglais Byron, que le photographe Nadar avait acheté une lettre de Beaumarchais, que Stéphane Zweig recherchait des documents d’époque sur Marie-Antoinette, qu’Alexandre Dumas s’est saigné aux quatre veines pour une signature de Molière et que Serge Gainsbourg se passionnait pour les lettres de Frédéric Chopin. Aujourd’hui, ce sont aussi leurs écrits qui sont recherchés. Le domaine des autographes est pointu et, bien qu’assimilé à celui de la
librairie, il reste une spécialité à part entière. Il existe autant de collectionneurs que de collections d’autographes. Nombreux sont les ensembles thématiques autour de personnages historiques, littéraires ou artistiques qui font l’admiration des uns et des autres. Les collections portent aussi sur des documents relatifs à une région, une époque, des séries sur les poètes, les mathématiciens, les rois de France, les lettres d’amour, le surréalisme, l’affaire Dreyfus, Lady Di...
La signature décide de la valeur
Les prix vont de plusieurs dizaines d’euros pour quelques mots anodins griffonnés sur une carte de visite par un personnage plus ou moins célèbre jusqu’à plus d’un million d’euros pour un manuscrit d’un grand écrivain. L’importance du contenu et de la signature et, le cas échéant, du destinataire d’une lettre, fait grimper les prix.
Comptez quelques dizaines de milliers d’euros pour une rare lettre d’un peintre enrichie d’un joli dessin ou celle d’un musicien comportant des notes de musique. Plus de 200 000 euros pour un poème de la main de Rimbaud. Napoléon et son temps (sa famille, ses maréchaux, ses généraux, ses ministres, etc.) reste le sujet le plus prisé hors de France. Une lettre d’amour de Napoléon à Joséphine peut valoir plus de 40 000 euros.
Les Autographes. 45, rue de l’Abbé-Grégoire, Paris VIe, tél. 01 45 48 25 31. Spécialiste et expert en ventes publiques, Thierry Bodin publie tous les deux mois un catalogue à prix marqués. Galerie Frédéric Castaing. 30, rue Jacob, Paris VIe, tél. 01 43 54 91 71. Ancien professeur d’histoire et héritier de la maison Charavay fondée en 1830, Frédéric Castaing connaît toutes les écritures. Librairie de l’Abbaye-Pinault. 27, rue Bonaparte, Paris VIe, tél. 01 43 54 89 99. J.-H. Pinault a ajouté la spécialité « autographes » à son activité de libraire par le rachat en 1977 de la librairie de l’Abbaye. Les Neuf Muses. 41, quai des Grands-Augustins, Paris IVe, tél. 01 43 26 38 71. Alain Nicolas voue une grande partie de son activité aux autographes, des chartes médiévales aux documents contemporains.
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Les autographes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°590 du 1 avril 2007, avec le titre suivant : Les autographes