Galerie

DESIGN

L’empreinte de Diego Giacometti

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 17 juin 2020 - 534 mots

PARIS

La galerie En attendant les barbares évoque la trace laissée par le frère cadet d’Alberto à travers plusieurs pièces réalisées sur une vingtaine d’années par quelques-uns de ses designers emblématiques.

Paris. Fondée il y a maintenant 36 ans, la galerie En attendant les barbares – qui tire son nom du titre d’un poème de Constantin Cavafy, traduit par Marguerite Yourcenar – consacre sa nouvelle exposition à l’empreinte intemporelle laissée par Diego Giacometti (1902-1985) sur les générations suivantes et montre à quel point son œuvre est d’actualité. Aussi, huit designers de la galerie – Garouste & Bonetti, Éric Schmitt, Éric Jourdan, Karen Swami, François Mascarello, Philippine Lemaire et Olivier Gagnère – exposent une quinzaine de pièces faisant écho aux créations du frère d’Alberto (jusqu’à 16 000 €).

L’idée de cette exposition est née il y a environ un an, « lorsque j’ai pris conscience des nombreuses ramifications existant autour de Diego Giacometti et faisant partie de notre histoire », raconte Agnès Kentish, la fondatrice d’En attendant les barbares. La galerie travaille depuis ses débuts avec le ferronnier de Giacometti, Pierre Basse – il a notamment réalisé les pièces de l’artiste pour le Musée Picasso ou ses maîtres modèles. L’homme, toujours en activité à 74 ans, a commencé à travailler pour lui à l’âge de 14 ans et, désormais, il œuvre en exclusivité pour la galerie, se consacrant uniquement depuis la mort de Diego à des designers contemporains employant le fer. « Par ailleurs, explique la galeriste, il y a ce livre aux Éditions du Regard, que prépare Anne Bony, qui retrace l’histoire de la galerie et qui m’oblige à reparler du passé et à me questionner. Sans compter qu’il est évident que le travail de Garouste & Bonetti – notre substantifique moelle – est pour moi une continuation du travail de Giacometti. »

L’esprit Giacometti

Les pièces, dont plusieurs sont déjà vendues, ont été sélectionnées selon leur esprit. « Pour moi, Diego Giacometti, c’est la poésie, la modestie. La lampe Iceberg de François Mascarello, je l’ai retenue car je trouve qu’elle a un petit côté Giacometti à cause de l’aspect plâtre, le blanc, la pureté. C’est vraiment une histoire de feeling, j’ai horreur du mot cahier des charges », précise la galeriste. Il fallait bien sûr que les pièces s’approchent du matériau de Giacometti. « Si nous avions sélectionné des œuvres en plastique fuchsia, ça n’aurait évidemment pas fonctionné ! », s’amuse-t-elle.

En contemplant les créations exposées, le lien avec le sculpteur est évident. C’est le cas notamment de la chauffeuse Le Faucon Maltais d’Éric Schmitt (16 000 €, voir ill.), où l’oiseau est posé délicatement sur le sommet du dossier. Le volatile a même été édité à part, en bronze de différentes patines (vert, poli or, brun ou noir). Au centre de la galerie trône le guéridon Him en bronze d’Élisabeth Garouste : l’hommage au maître est ici percutant, tout comme le guéridon Diego, en bronze, de Mattia Bonetti. Quant aux époques, elles ont été mixées : certaines pièces sont récentes, comme la console Joséphine en fer battu d’Éric Jourdan, une création datant d’il y a trois mois, tandis que le guéridon Double Je, en chêne sablé et fer battu, de Garouste & Bonetti a été créé il y a vingt-cinq ans.

Diego Giacometti Forever,
jusqu’au 1er août, Galerie En attendant les barbares, 35, rue de Grenelle, 75007 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°548 du 19 juin 2020, avec le titre suivant : L’empreinte de Diego Giacometti

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