La vente pour l’équivalent de 77,6 millions d’euros du Massacre des Innocents de Rubens a fait entrer ce tableau parmi les dix œuvres les plus chères jamais vendues aux enchères. Le Portrait du Dr Gachet, de Van Gogh, adjugé en 1990, reste en tête de notre liste réactualisée aux prix de 2002.
LONDRES - Le prix sensationnel atteint par l’œuvre de Rubens, Le Massacre des Innocents, récemment redécouverte, a créé une véritable onde de choc sur le marché de l’art et a fait couler beaucoup d’encre, certains allant même jusqu’à qualifier le tableau de “plus cher jamais vendu”. Ce n’est certes pas le cas, mais il est vrai que cette vente constitue un record pour une œuvre acquise en livres sterling, même si Le Portrait du Dr Gachet de Van Gogh et Le Moulin de la Galette de Renoir ont été achetées aux enchères à des prix supérieurs à celui du Rubens. Mais comment comparer les prix de ces œuvres aujourd’hui aux sommes astronomiques dépensées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle par les Pierpont Morgan, Henry Huntington ou encore par le tsar de Russie ? En fait, les prix d’aujourd’hui sont nettement supérieurs à ceux du passé, même lorsque ces derniers sont convertis en valeurs actuelles. Les tableaux ci-dessous montrent clairement l’évolution du marché de l’art : tous les maîtres anciens ont été achetés en livres sterling, tandis que neuf des dix œuvres les plus chères au monde ont été adjugées en dollars. Une seule a été payée en francs, les Noces de Pierrette de Picasso, un tableau vendu par Me Binoche en 1989. Dans la liste des dix maîtres anciens les plus chers, pas une œuvre n’a été achetée au XIXe siècle et seulement deux l’ont été avant la Seconde Guerre mondiale. Quant aux dix tableaux les plus chers jamais vendus après les années 1870, seul le Massacre des Innocents de Rubens compte parmi les maîtres anciens, les neuf autres ayant été exécutées par seulement quatre artistes : Van Gogh, Renoir, Cézanne et Picasso. Actuellement, les œuvres de Léonard de Vinci et de Mantegna ne sont plus disponibles sur le marché, et nous ne pouvons donc que rêver du prix qu’elles atteindraient.
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Le « top ten » des enchères
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°154 du 13 septembre 2002, avec le titre suivant : Le « top ten » des enchères