Très attendue des amateurs, la vente consacrée aux arts décoratifs du XXe siècle dirigée par Me Tajan le 25 janvier a rencontré un grand succès. Bon nombre de collectionneurs et
de marchands français étaient
au rendez-vous, ainsi que
des acheteurs étrangers dont
la présence a marqué l’ascension des enchères. La vacation est
une véritable réussite
financière puisqu’elle totalise 677 150 euros.
PARIS - L’important catalogue de la vente ressemblait à une véritable vitrine puisqu’il comportait la plupart des grands noms du mobilier et des objets d’art du siècle dernier. D’importantes pièces de Gallé, Daum, Lalique, Deck et un ensemble mobilier de Royère en étaient les fleurons. Un certain nombre de remarquables pièces indépendantes complétaient cette prestigieuse composition : des dessins de Mucha, des sculptures de Segoffin, de Pina, une lampe Tiffany, ou des vases de Delaherche. Avec une telle composition, il n’est pas étonnant que le produit total ait avoisiné les 677 150 euros.
Les enchérisseurs étaient pour beaucoup étrangers et absents de la salle des ventes. Plusieurs ordres avaient été passés par de grands décorateurs, des marchands et même des musées japonais, américains ou de Grande-Bretagne. Toutefois, la plupart des collectionneurs et marchands français étaient au rendez-vous. Parmi les quelques dessins et aquarelles qui ont ouvert la vente, un dessin au crayon gras bleu rehaussé de couleurs d’Alphonse Mucha a particulièrement séduit le public. Tête de femme couronnée de lauriers, estimé entre 6 000 et 9 000 euros, a été vendue 16 000 euros. La section consacrée aux pièces d’orfèvrerie comprenait un bol à punch en cristal taillé accompagné de sa cuillère, œuvre d’un atelier étranger probablement russe, qui a déchaîné les passions. Contre toute attente, il a été adjugé 14 000 euros à un collectionneur étranger, une enchère plus de dix fois supérieure à son estimation haute. Dans la série de luminaires proposés, la pièce majeure était sans nul doute la Lampe Libellule du studio Tiffany de New York, dont le pied galbé supporte un abat-jour conique en mosaïque de verre. Estimée 22-30 000 euros, elle a été vendue 33 000 euros à un marchand américain. La vacation se poursuivait par d’importantes pièces de verrerie. Certaines des 14 œuvres d’Émile Gallé ont atteint des sommes importantes, comme la petite coupe protéiforme, ancienne pièce de la collection Mélério, estimée entre 45 et 53 000 euros pour une adjudication à 56 000 euros. Un vase quadrangulaire à corps cintré et col galbé à gorge, réalisé en verre doublé opalescent sur fond vert clair, à décor d’oiseau, estimé 4 500-6 000 euros, a atteint la somme de 13 500 euros. Plusieurs œuvres de Daum ont également séduit le public, parmi lesquelles une lampe de table estimée 3-3 800 euros et vendue 7 800 euros. Un lot de pièces de Lalique complétait cette partie de la vente. Venaient ensuite les céramiques avec un ensemble notable de pièces de Théodore Deck provenant d’une même collection. Selon l’expert de la vente, Félix Marcilhac, les œuvres de Deck provoquent depuis trois ou quatre ans un engouement nouveau. Les deux expositions qui ont été récemment consacrées à l’artiste ont permis une meilleure connaissance de son opus global. Parmi les objets proposés, citons un plat rond, décoré d’un canard en vol sur fond de ciel nuageux vendu 4 000 euros, ainsi qu’un important cache-pot à corps rond, décoré d’oiseaux et
de papillons volants, acheté 18 500 euros par un décorateur américain. Deux grands vases en grès formant une paire, œuvres d’Auguste Delaherche, ont également marqué cette partie de la vente puisque estimés 4 500-5 000 euros, ils ont été vendus 22 000 euros.
La dernière section de la vacation était consacrée au mobilier, avec notamment un ensemble original de Jean Royère, réalisé pour une demeure particulière. La pièce majeure, un lampadaire en fer forgé noirci à trois bras, estimé 15-18 000 euros, a été adjugé 23 000 euros. Les deux paires d’appliques qui l’accompagnaient ont été achetées par des particuliers 2 200 euros et 6 000 euros.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le succès des arts décoratifs
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°142 du 8 février 2002, avec le titre suivant : Le succès des arts décoratifs