Pour sa quatrième édition le Pavillon des antiquaires et des beaux-arts déménage. Il quitte l’Espace Eiffel Branly pour s’installer dans le cadre du jardin des Tuileries, du 24 mars au 1er avril. Cette marque de noblesse ne modifiera pas l’esprit du salon : éclectisme, qualité et jeunesse demeureront les mots d’ordre des organisateurs et des 82 marchands. Le Pavillon s’ouvre cette année encore à de nouvelles spécialités comme les estampes et affiches, la photographie des XIXe et XXe siècles et la verrerie contemporaine.
PARIS - Patrick Perrin et Stéphane Custot, les organisateurs du salon, installeront les 82 marchands, sous une tente qui abritera auparavant des défilés de haute couture. Le site, plus petit que l’Espace Eiffel Branly, (environ 5 000 m2), devrait coûter près de deux fois plus cher que son prédécesseur. Le confort et la situation des lieux, au cœur de la capitale, réjouissent largement les exposants qui attendent 25 000 visiteurs. Le salon attire toujours exclusivement des marchands français, hormis quelques galeries bruxelloises, une new-yorkaise et une autre de Monaco. L’absence de leurs homologues étrangers s’explique déjà par la volonté des organisateurs de privilégier les professionnels français. Mais, la tenue de la Foire de Maastricht quelques jours auparavant et la concurrence directe du Salon de Mars, organisé par Daniel Gervis et Viviane Jutheau de Witt, à Genève du 31 mars au 8 avril, ont sans doute empêché l’arrivée de pointures internationales. La galerie Camille Bürgi sera l’une des rares à être à la fois à Paris et à Genève, justifiant sa présence aux deux salons par “le caractère exceptionnel de ces foires implantées en plein centre de l’Europe”, comme l’explique son propriétaire. Le Pavillon des antiquaires se démarque avant tout par son originalité et son esprit de jeunesse. Nombre d’exposants ont près de la trentaine. Le salon accueille cette année 17 nouveaux marchands, considérés par les organisateurs comme les garants du renouvellement et de la vivacité nécessaire au Pavillon ; les jeunes bénéficient entre autres avantages d’une réduction sur les prix des stands, comme les exposants des Puces, pour lesquels la première année est gratuite.
Un bureau de Jean-Charles Moreux
Le mobilier et les arts décoratifs du XXe siècle restent un des points forts du salon, parmi les nombreux spécialistes des années 1940 et 1950, la galerie Yves Gastou présentera un bureau en acajou noirci de Jean-Charles Moreux de 1948, et plusieurs pièces de mobilier d’André Arbus dont une console à grand plateau en merisier et bronze patiné du milieu des années 1950. De son côté, la galerie Cazeau-Béraudière mettra à l’honneur Ingrid Donat, une artiste suédoise, en lui consacrant une exposition individuelle. Ses meubles, inspirés de l’art brut et de l’art primitif, seront présentés au milieu des tableaux, Philippe Cazeau saisissant ainsi l’occasion “de promouvoir une artiste amie dans un salon plus intime que les autres”.
Les objets d’art du XXe siècle sont aussi largement représentés : la galerie Alexandre Biaggi montrera cetaines des maquettes des décorateurs Emilio Terry et Alexandre Serebriakoff – qui travaillaient au château de Groussay pour Carlos de Besteigui – comme cette représentation (de 1964) en bois peint d’une pyramide inspiré de celle de Caïus Sestius à Rome.
Le mobilier et les objets d’art anciens occupent aussi une place majeure. On remarquera la belle collection de luminaires de la galerie Marc Perpitch qui comprend par exemple un lustre hollandais en laiton à 12 lumières, du XVIIe siècle, ou une paire de porte-torchères vénitiens en bois polychrome représentant deux jeunes hommes coiffés d’une couronne, de la même époque. La galerie Camille Bürgi proposera également un secrétaire Louis XVI en placage de loupe d’amboine et d’acajou, un lustre Louis XV en cristal de roche et de bronze doré, ou encore une paire de miroirs Louis XVI.
Au nombre des 15 spécialités que comprend le Pavillon figure l’art primitif qui sera défendu par deux galeries. Elles offriront aux visiteurs des œuvres originales tel ce masque Ges, du nord de la Nouvelle-Irlande, en bois, opercules de turbot, pigments et fibres végétales d’origine, datant du XIXe siècle, prposé par le marchand Bernard Dulon. Dans la section Extrême-Orient, le Japon sera particulièrement à l’honneur à la galerie Jacques Barrère, avec un ensemble de pièces allant de la fin du néolithique au début de notre ère et un groupe de sculptures et de peintures bouddhiques datant du XVe siècle. La section art contemporain promet quant à elle d’être riche en découvertes, notamment avec la galerie Applicat-Prazan qui exposera une pièce unique de Maurice Estève (après 1947), classée parmi ses rares peintures mesurant plus de 1,3 mètre.
- PAVILLON DES ANTIQUAIRES ET DES BEAUX ARTS, du 24 mars au 1er avril, jardin des Tuileries, face au 132 rue de Rivoli, 75001 Paris. Tlj, 12h-19h, samedi et dimanche, 11h-19h. Nocturnes, les mardi 27 et jeudi 29 mars, 12h-23h.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le Pavillon flotte sur les Tuileries
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°123 du 16 mars 2001, avec le titre suivant : Le Pavillon flotte sur les Tuileries