ANTIBES
A la 46e édition du salon antibois, le mobilier XVIIIe a presque disparu au profit d’un art contemporain très ordinaire.
Même les dentistes de province n’achètent plus du mobilier XVIIIe ou Empire. C’est le constat qui saute aux yeux quand on traverse les allées de la 46e édition de l’ex Salon d'Antiquités-Brocante du Vieil Antibes devenu en 2015 Antibes Art Fair qui ferme ses portes le 8 mai. Il y a en effet de moins en moins de marchands dans cette spécialité.
Pourtant le mobilier classique est dans l’ADN du salon créé il y a près de 50 ans par l’antiquaire Jean Gismondi, décédé en 2014. Pendant très longtemps les arts décoratifs anciens était le point fort du salon, on pouvait encore y trouver une table de Pierre Gole (XVIIe) ou un bureau Mazarin Boulle qui auraient pu avoir toute leur place dans l’ex Biennale des Antiquaires de Paris. Le salon d’Antibes n’est pas un salon d’antiquaires comme les autres. Installé au pied de la vieille ville, il fait face au port Vauban où stationnent des yachts qui rivalisent en taille. Les visiteurs se recrutent parmi les habitants mais aussi et surtout parmi les innombrables résidences secondaires de la région et donc parmi les heureux propriétaires de ces luxueux navires. « Les marchands gardent toujours une belle pièce pour cette clientèle très fortunée » affirme Gilbert Gay-Parme, responsable de la communication de la foire. Et de fait, même encore aujourd’hui, la foire sous tente a belle allure.
Mais avec le temps, le salon s’est un peu étiolé. Le nombre de visiteurs est passé de 60 000 dans les belles années à 20 000 aujourd’hui. Même tendance pour le nombre d’exposants qui a diminué de 200 à 120. Surtout, les grandes enseignes délaissent la manifestation au profit des antiquaires locaux ou de l’Italie toute proche. Le beau mobilier est remplacé par un pseudo art contemporain très « m’as-tu-vu » à la limite du vulgaire. La joaillerie, la vaisselle, les sacs vintage et les beaux textiles sont également très présents.
Quelques stands sont encore très de belle qualité comme celui de la galerie Estades qui expose de belles toiles de Bernard Buffet ou celui d’Achille, un marchand Art Déco installé à Nice.
La foire est gérée depuis ses origines par une association de commerçants avec deux salariés et beaucoup de bénévoles. Peut-être serait-il temps d’en confier la gestion à une société spécialisée plus à même de relever le niveau des exposants. Elle le mérite car elle a toute sa place dans le paysage.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le grand goût perd du terrain à Antibes Art Fair
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €