Les ventes de fin d’année à Monte-Carlo, chez Sotheby’s et Christie’s, comprendront du très grand mobilier français XVIIIe siècle. Sotheby’s disperse également des biens appartenant au comte de Paris, et Christie’s la collection d’art et de mobilier du décorateur français Henri Samuel, récemment décédé.
PARIS - La justice républicaine ayant fini par donner raison au comte de Paris, – empêché par ses enfants, en juin 1993, de disperser le contenu de la Quinta de Anjinho, la demeure portugaise de ses années d’exil –, le descendant de Philippe-Égalité, qui réside aujourd’hui à Levallois-Perret, en banlieue parisienne, reste fidèle à son choix initial de Monte-Carlo et Sotheby’s.
Serait-ce par manque de patriotisme ? Les Orléans sont depuis belle lurette aussi familiers des révolutions et des revers de fortune que des maisons de vente britanniques ; les biens de Louis-Philippe avaient été mis à l’encan à Londres, après la Révolution de 1848. Ce qui meublait la Quinta de Anjinho provient en grande partie du château d’Arc-en-Barrois et du palais des Orléans à Palerme, et possède peu d’intérêt historique ou esthétique. Les tableaux, parmi lesquels un Portrait du Duc d’Aumale par Winterhalter et son atelier, estimé entre 60 000 et 80 000 francs, ainsi que le mobilier, l’argenterie et les porcelaines, seront mis en vente le 14 décembre, les livres le lendemain.
Un collectionneur passionné d’art contemporain
Le même jour, au Sporting d’Hiver, Sotheby’s vendra de beaux meubles français XVIIIe siècle. Une splendide paire d’appliques en bronze doré Louis XIV, vers 1700-1720, attribuée à André-Charles Boulle, est estimée entre 1 et 1,2 million de francs ; un buste de Minerve en bronze et bronze doré Louis XVI, entre 1,5 et 1,8 million de francs. De l’Hôtel Coppée à Bruxelles, une commode Louis XV en laque noir et or, imitant la laque de Chine, est estimée 800 000 à 1 million de francs ; six fauteuils en noyer sculpté, entre 650 000 et 900 000 francs, et un bureau plat Régence entre 250 000 et 300 000 francs.
La collection d’art et le mobilier du grand décorateur français Henri Samuel seront mis en vente le 15 décembre par Christie’s, à l’Hôtel Métropole Palace. Estimé 12 millions de francs, cet ensemble comprend relativement peu de meubles anciens mais 90 lots d’art moderne et contemporain, dont Le panier de cerises peint par Balthus en 1961, estimé entre 1,6 et 2,4 millions de francs, et T 1958-9, de Hans Hartung, estimé 80 000 à 120 000 francs.
Le même jour, Christie’s dispersera également de très beaux objets d’art et du mobilier, pour la plupart du XVIIIe siècle. Un bureau plat et cartonnier Régence, attribué à André-Charles Boulle, est estimé entre 1,5 et 2 millions de francs, une suite de six fauteuils à la Reine Louis XV, estampillés Jean-Baptiste Tilliard, entre 1,6 et 2 millions de francs, et un régulateur de parquet Régence en bronze ciselé, entre 2 et 3 millions de francs.
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Le comte de Paris sur le Rocher
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : Le comte de Paris sur le Rocher