PARIS - Le Carré Rive Gauche voit rouge. Pas le rouge de la colère mais celui de la passion. Le nouveau bureau n’a pas choisi au hasard cette couleur pour marquer l’événement marronnier, organisé du 27 au 29 mai à Paris.
L’idée ? Témoigner d’un changement d’esprit après des années de ronron. « Les cinq jours de l’« objet extraordinaire », c’est terminé, le marché a changé, les gens ont même du mal à garder les objets pour une Biennale », lance Amélie-Margot Chevalier, responsable de la communication du Carré. « On a la chance d’avoir un regroupement unique de marchands, et il faut le faire vivre toute l’année », ajoute Olivier Chenel, président du bureau. À cet effet, les organisateurs publieront en septembre une brochure pour promouvoir le quadrilatère en proposant des itinéraires par spécialité. La nouvelle direction songe même pour l’an prochain à déplacer l’événement au mois de septembre, afin de profiter de la clientèle drainée par la Biennale des antiquaires. Le Carré ne croit plus non plus au père Noël. Au lieu de programmer un événement pour la Saint-Nicolas, il mettra l’accent en décembre sur des vitrines et des animations. La reconstruction du site Internet, plutôt obsolète, est aussi à l’ordre du jour.
Le dynamisme de la jeune équipe a convaincu les plus récalcitrants comme la galerie Ratton-Ladrière ou Anisabelle Berès, laquelle n’y avait jamais participé. D’autres reviennent après une brève éclipse. « Le concept de l’« objet extraordinaire » est mort, mais le Carré en tant qu’entité professionnelle a une belle existence devant lui », confie Pierre Dumonteil, lequel présentera une tête de coq en albâtre rouge de Jean-Marie Fiori. « Il faut se manifester ; si on reste dans notre niche, on nous oublie », relève pour sa part Alain Demachy, associé avec son fils Édouard. En un an, le périmètre a vu arriver de nouveaux talents, à l’instar d’Oscar Graf, spécialisé dans la fin du XIXe siècle, ou Michel Dermigny. « Le quartier n’a pas de fausse note, il montre une grande homogénéité. Il connote aussi une qualité de collectionneurs qui aiment les objets ciblés », indique ce dernier qui expose des masques du Népal du XIXe siècle.
Installée depuis deux mois, la galerie White Moon présente sept vases en marbre de Mario Botta, tandis que JAS, établie en octobre 2010 rue des Saints-Pères, orchestre l’exposition « Crossing the Rubicon ». Pourquoi une enseigne d’art contemporain a-t-elle choisi de s’installer dans le fief des antiquaires plutôt que dans celui plus d’avant-garde de la rue de Seine ? « Pour se démarquer, répond Jessy Sellem, codirectrice de la galerie. Rue de Seine, les galeries sont les unes sur les autres. À moins d’avoir une ancienneté, on devient une galerie parmi d’autres. Ici, on bénéficie aussi de la clientèle des décorateurs. »
27-29 mai, antiquaires et galeries d’art situés quai Voltaire, rue des Saints-Pères, de l’Université, du Bac, du Lille, de Beaune, de Verneuil, Paris-7e , www.carrerivegauche.com, les 27, 28 mai 11h-20h, le 29 mai 11h-18h.
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Le Carré ne veut plus ronronner
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°347 du 13 mai 2011, avec le titre suivant : Le Carré ne veut plus ronronner