Le 21 décembre, pendant que certains attendaient la fin du monde annoncée par le calendrier maya, Michelangelo Pistoletto avait appelé les Parisien(ne)s à se joindre, cour Napoléon, au Louvre, à une chaîne humaine symbolisant le « Troisième Paradis », affirmation de sa croyance en une « transformation responsable de la société à travers sa fonction génératrice de l’art ».
Les participants, peu nombreux, brandissaient vers le ciel un signal lumineux rose, couleur phare de l’œuvre de l’artiste. Quelques mois plus tard, il semble que l’on assiste à une deuxième offensive de l’acteur de l’Arte Povera : exposé au Louvre [« Michelangelo Pistoletto. Année 1, le paradis sur terre », jusqu’au 2 septembre 2013], l’artiste pavoise à la Monnaie de Paris, où ses drapeaux portant l’emblème d’un monde meilleur flottent sur la façade de l’institution, qui édite à cette occasion un jeton frappé du symbole ésotérique. On retrouve le même motif entrelacé sur la collection des tasses à café d’Illy, qui a fait appel à Pistoletto, après Kapoor et Buren, pour concevoir sa nouvelle édition limitée, baptisée, elle aussi, « Troisième Paradis ». Les amateurs de grands crus retrouveront également l’artiste sur une centaine de magnums, dix bouteilles « Imperial » et une cuvée spéciale célébrant le 25e anniversaire du producteur de vin Ornellaia. Si Pistoletto a choisi de se référer à son travail historique sur les miroirs, le communiqué précise que, sur les bouteilles de trois et neuf litres, la spirale de l’étiquette évoque un sens de l’infini et une aspiration supérieure… Où finit l’art, quand parler de marchandise ? C’est une question que reprenait en avril Éric Vigner dans le cadre d’une performance théâtrale adaptée du procès opposant en 1927 Constantin Brancusi à la douane des États-Unis. Pièce à conviction n° 1 : L’Oiseau dans l’espace, sculpture dont il s’agissait alors de savoir, pour des raisons de taxes, si c’était une œuvre ou un bien marchand. Même si de plus en plus d’artistes se mettent à produire les deux.
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Le billet : Pistoletto tous azimuts
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Le billet : Pistoletto tous azimuts