Le monde économique et financier est empêtré dans une crise sans nom, et pourtant le marché de l’art s’en est sorti royalement en 2011.
En ventes publiques se sont succédé des records en art moderne et contemporain, les deux locomotives du marché, aussi bien à New York qu’à Londres, à Hong Kong qu’à Paris. Comment est-ce possible ? D’une part, les collectionneurs les plus riches ont continué d’acheter des chefs-d’œuvre de l’art qui apparaissent comme de très bons investissements, au vu de la dégradation des placements financiers. Les maisons de ventes ont pu leur offrir suffisamment d’œuvres majeures pour répondre à leur demande, à la faveur de successions et de cessions de pièces issues de musées ou de fondations souhaitant dégager des fonds afin de financer leurs projets. Il fut en revanche moins évident de convaincre les propriétaires privés de telles œuvres de s’en séparer, ces derniers craignant sans doute l’échec de la vente ou se souciant de ne pas savoir que faire des liquidités dégagées. D’autre part, les spectaculaires enchères masquent le ralentissement du gros du marché : les œuvres secondaires et courantes. Des taux importants d’objets ravalés, de l’ordre de 50 % sur certains segments, ont été observés au cours du second semestre 2011. En 2012, la situation risque de se dégrader. Hormis le très exceptionnel, il faut s’attendre à une décote générale. En réaction, on peut prévoir des ventes moins copieuses et plus sélectives, avec des estimations plus raisonnables, pour limiter la casse. Mais verra-t-on les miraculeux chefs-d’œuvre qui viendront ensoleiller de leurs prix record les prochaines vacations de prestige anglo-saxonnes ? Cette année 2012 sera peut-être une année noire pour le marché de l’art.
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Le billet d’Armelle Malvoisin : « Ensoleillé, le marché de l’art risque de s’assombrir en 2012 »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°642 du 1 janvier 2012, avec le titre suivant : Le billet d’Armelle Malvoisin : « Ensoleillé, le marché de l’art risque de s’assombrir en 2012 »