Asie

L’art du Levant en baisse de forme

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 5 janvier 2016 - 548 mots

L’absence de Christie’s fait baisser le résultat global des ventes à 23 millions d’euros.

PARIS - Entre les ventes organisées à Drouot et celles des maisons de ventes indépendantes comme Sotheby’s, Artcurial ou Piasa, le chiffre d’affaires pour cette semaine asiatique affiche un résultat de près de 23 millions d’euros (1). L’an passé, ce chiffre s’élevait à 34 millions, mais celui-ci comprenait le produit de la vente de Christie’s, non négligeable puisqu’il était de près de 10 millions d’euros. Pourtant, la maison de ventes a de nouveaux décidé de bousculer son calendrier, comme pour ses ventes de peinture ancienne qui n’auront pas lieu à New York en janvier comme habituellement, mais en avril. En effet, Christie’s a pris l’initiative d’alterner ses vacations parisiennes avec Londres. La prochaine vente à Paris se tiendra donc en juin 2016. Aussi, sans ses résultats, le chiffre d’affaires cumulé baisse de 5 % (et non de 30 %).

Toutes proportions gardées, les autres maisons de vente ont soit maintenu leur produit global de l’an passé – c’est le cas d’Artcurial avec 1,2 million d’euros récoltés dont une paire de plaques en jade d’époque Qianlong vendue 324 200 euros –, soit enregistré un chiffre inférieur – tel Tajan, dont la vente a seulement rapporté 387 133 euros contre 1,1 million l’an passé ou encore de l’OVV Tessier-Sarrou qui a totalisé 1,3 million d’euros contre 3,2 en décembre 2014, vente lors de laquelle un vase meiping en porcelaine à décor bleu de dragons s’est envolé à 2,1 millions d’euros. La maison de ventes a tout de même adjugé un bouddha Amitabha, Mongolie à 520 800 euros (est. 120 000 à 150 000 euros). Cependant, ces baisses de résultats ont été compensées par l’entrée dans la danse d’opérateurs qui n’avaient pas programmé de vacation l’an passé comme l’OVV Fraysse, qui a dispersé la collection de tabatières de Jaques Servier – fondateur des laboratoires du même nom, mis en cause dans l’affaire du Mediator et disparu en avril 2014 – à hauteur de 2 millions d’euros, dont deux tabatières chinoises du XVIIIe-XIXe siècle, qui ont obtenu chacune 467 600 euros.

Pas de records sans rareté
Sotheby’s est leader pour cette semaine d’enchères avec un total de 11,8 millions d’euros (contre 12,2 millions d’euros l’an passé). La maison de ventes a remporté un franc succès avec la dispersion de la collection David David-Weill de bronzes et jades archaïques qui a totalisé 5 millions d’euros, bien au-delà de son estimation basse fixée à 1,2 million d’euros. Un grand masque de Taotie en bronze, XIe-Xe siècle av. J.-C. s’est envolé à 783 000 euros (est. 150 000 à 250 000 euros). Dans sa vente « divers amateurs », la maison de ventes a adjugé 1,3 million d’euros une gourde en porcelaine bleu blanc, marque et époque Qianlong (est. 300 000 à 500 000 euros). Il s’agit de la seule enchère millionnaire de la session.

En effet, Drouot n’en a pas comptabilisé une seule parmi ses nombreuses ventes contre deux l’an passé. Pour Alice Jossaume, expert, « s’il y a moins d’enchères millionnaires, ce n’est pas parce que les Chinois achètent moins, c’est uniquement parce qu’il y a moins d’objets importants disponibles sur le marché ».

Note

(1) Tous les prix s’entendent frais compris, sauf les estimations indiquées hors frais acheteurs.

Légende photo

Gourde en porcelaine bleu blanc, marque et époque Qianlong, 49,6 cm, vente du 16 décembre, Sotheby's, Paris. © Photo : Sotheby's/Art digital Image.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°448 du 8 janvier 2016, avec le titre suivant : L’art du Levant en baisse de forme

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque