L’Art déco fait des vagues

Pénurie de marchandises oblige, les ventes aux enchères publiques d’Art déco ne nous font plus beaucoup vibrer. Aussi voilà une vente dont le plat de résistance devrait émoustiller les amateurs : une suite de six fauteuils à la sirène réalisée par Eileen Gray au début des années 1920 fait l’objet d’une découverte. « Un modèle de fauteuil à la sirène était répertorié comme pièce unique. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Comme l’exemplaire référencé, les six pièces que nous présentons ont été fait par Eileen Gray pour sa petite amie de l’époque, la chanteuse Damia qui les a vendues au père de l’actuel propriétaire dans les années 1930. Leur réapparition est un événement », souligne Jean-Marcel Camard, spécialiste en Art déco et organisateur de la vente. Issu de la succession Damia dispersée en 1978, le fauteuil connu laqué noir et ivoire a été acheté par un collectionneur américain le 6 mai 1989 pour 209 000 dollars. En laque noire argentée avec des nuances de coloration, les six fauteuils seront proposés à l’unité pour environ 200 000 euros chacun le 1er juin à Drouot. Cinq d’entre eux sont autorisés à quitter le territoire français, le sixième intégrera certainement les collections publiques françaises. Le reste de la vacation n’aura pas résisté au chant des sirènes : plusieurs pièces importantes ont été annoncées à l’instar d’un bel ensemble signé Dupré-Lafon comprenant un bureau, un meuble de rangement et une table de téléphone en chêne sablé et métal à patine canon de fusil (est. 150 000-180 000 euros), un beau bureau de Ruhlmann en Macassar (est. 80 000-100 000 euros) ou encore une ravissante table-guéridon de Leleu avec son plateau laqué par Hamanaka (est. 20 000 euros).