L’actualité des maisons de ventes - septembre 2024

Biens incorporels -  Dans son rapport annuel publié le 21 juin, le Conseil des maisons de ventes (CMV) fait état de montants encore timides pour les ventes aux enchères en France de biens incorporels (licences, fonds de commerce, brevets et marques, parts sociales, noms de domaine ou encore œuvres numériques), autorisés depuis la loi de modernisation de la régulation du marché de l’art de février 2022. Certes, la progression enregistrée par rapport à 2022 est de 179 %, mais le total récolté n’est que de 788 756 euros hors frais. Par ailleurs, seulement sept opérateurs pratiquent ce type de ventes (dont Sotheby’s). Il faut dire que la bulle des NFT semble avoir éclaté et qu’il faut sans doute laisser encore un peu de temps aux maisons de ventes pour s’accoutumer à ces nouvelles pratiques.
 

dispersion -  Les 23, 24, et 26 septembre, Millon disperse la collection Bismuth-Etcheverry, constituée par André Bismuth et Angelica Etcheverry. En tout, 1 000 œuvres d’art moderne et contemporain ont été réunies pendant plus de soixante ans, soit plus de 400 artistes représentés. La collection balaie tous les courants artistiques de l’impressionnisme à l’art contemporain, en passant par l’école de Paris et le surréalisme. Certaines œuvres n’ont pas été vues sur le marché depuis des décennies.
 

Cote -  Le célèbre graphomane Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier, a mis fin à ses jours le 5 juin dernier, quelques heures après le décès de sa femme. Quels étaient les prix aux enchères de cet artiste inclassable ?
• 105 900 € : Portrait de Duchamp (1986-1987), accumulation, 05/12/2013, Christie's France
• 25 000 € : La Vérité (1995), acrylique sur toile, 27/03/2015, Kapandji-Morhange, Paris
• 43 712 € : Il y a des jours où... (1984), acrylique sur toile, 28/10/2020, Piasa Paris
• 63 552 € : Danger (1990), acrylique sur toile, 10/11/2022, Maison Verneuil, Paris
• 27 940 € : Angoisse jalousie plaisir pouvoir (1983), acrylique sur toile, 24/04/2024, Sotheby's Paris
 

Le Titien  - Il s’agit de l’adjudication du Repos pendant la fuite en Égypte du Titien (vers 1510), une huile sur toile cédée le 2 juillet chez Christie’s Londres et devenue l’œuvre la plus chère jamais vendue de l’artiste italien. Son précédent record était détenu par La Sainte Conversation (vers 1560), adjugée 15,7 millions d’euros en 2011 chez Sotheby’s New York. L’œuvre, qui était estimée entre 15 et 25 millions de livres, avait un passé chargé. Après avoir appartenu à des ducs, archiducs, empereurs du Saint Empire romain germanique, avoir été pillée par les troupes françaises en 1809 lors de l’occupation de Vienne par Napoléon (restituée en 1815), elle avait été volée au domaine de Longleat – propriété du marquis de Bath – pour être retrouvée sept ans plus tard en 1995 à un arrêt de bus.
 

C’est le nombre de vacations consacrées aux différents arts d’Asie qui se sont déroulées en juin durant la manifestation Printemps asiatique. Parmi elles, douze se déroulaient à l’hôtel Drouot, rapportant au total 11,6 millions d’euros.
 

record -  Le 6 juin, Ivoire Clermont-Ferrand a enregistré un record du monde en récoltant 7 584 euros pour un guide Michelin de 1939, dit « l’Américain », joint au paquetage des officiers qui débarquèrent en Normandie il y a quatre-vingts ans. C’est un collectionneur auvergnat qui a remporté la mise face à une dizaine d’enchérisseurs au téléphone et sur Internet. Fac-similé édité à quelques milliers d’exemplaires par Washington, sa couverture beige, qui se fondait dans le paquetage couleur treillis des GI, est la seule différence notable avec le guide Michelin 1939 – dernier opus à avoir été édité depuis le début de la guerre.