PARIS
La collection intime et éclectique d'André Malraux a été vendue aux enchères 437 672 euros, soit quatre fois son estimation, par Artcurial, a annoncé jeudi la maison de ventes française, précisant que tous les lots ont été vendus.
C'est le Malraux ami des arts et des artistes qui a le plus attiré. Les
deux œuvres de Georges Braque, avec qui André Malraux entretenait une amitié profonde, ont suscité les enchères les plus élevées: lithographie de 1961, "Oiseaux dans le feuillage", s'est envolée à 54 600 euros, tandis que l'huile sur papier de 1963, "Ciel et oiseau", a doublé son estimation à 46 800 euros. Un pastel et feutre sur papier réalisé en 1967 par Joan Miro et dédicacé à Malraux a été adjugé dix fois son estimation à 33 800 euros, alors qu'une lithographie de Pablo Picasso, représentant un "Portrait de Jacqueline" aux mains croisées, dédicacée "Pour André Malraux, son ami Picasso" a atteint 16 900 euros.
Le bureau de l'écrivain, installé dans sa résidence privée de Verrières-le-Buisson, a atteint 44 200 euros, soit dix fois son estimation. Sur ce meuble de style rustique, Malraux écrivit ses derniers ouvrages. La vente a permis de mieux découvrir un aspect de la personnalité d'André Malraux : passionné dès son enfance par le dessin, il offrait régulièrement à ses proches et amis des illustrations qu'il appelait des "dyables".
Le premier ministre de la Culture (un poste qu'il occupa il y a soixante ans quand celui-ci fut créé en 1959) avait une collection très variée, rassemblant aussi des objets d'art premier, du mobilier, des manuscrits, soit 73 pièces au total qui étaient mercredi en vente.
La maison Artcurial avait reçu mandat des descendants de Sophie de Vilmorin, dernière compagne d'André Malraux. Un descendant d'André Malraux, Alain Malraux, neveu et beau-fils de l'ancien ministre, qui estimait que cette dispersion aux enchères portait atteinte au droit moral et patrimonial des Malraux, a échoué à la faire suspendre devant la justice.
Le juge des référés avait déclaré recevable l'action d'Alain Malraux, mais estimé qu'il "n'apportait pas la preuve du caractère irrégulier de la possession des objets, manuscrits, tableaux que la famille de Vilmorin détenait dans leur château de Verrières". André Malraux avait partagé une période de sa vie avec Louise de Vilmorin, puis, après la mort de celle-ci en 1969, avec sa nièce, Sophie, jusqu'au décès de l'écrivain en 1976. Cette vente par Artcurial, a indiqué l'avocat d'Alain Malraux, Me Thierry Massis, "a des conséquences très graves sur la succession Malraux, la vente aux enchères entraînant la dispersion totale des biens, des manuscrits, des tableaux et des statuettes qui constituent un élément du patrimoine culturel français en raison de la notoriété de l'écrivain". Alain Malraux "se réserve d'intenter toute action afin de récupérer les différents éléments du patrimoine familial".
Cet article a été publié par l'AFP le 20 juin 2019.
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La collection privée d'André Malraux dispersée à quatre fois son estimation
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