Arte Fiera renforce son poids avec son partenariat à Shanghaï.
BOLOGNE - Si l’international ne vient pas à toi, va à l’international. Cette maxime, Arte Fiera, la foire de Bologne, l’a appliquée en s’associant avec Lorenzo Rudolf et Pierre Huber pour le lancement de la foire ShContemporary à Shanghaï. Ce partenariat offre à un salon national longtemps ronronnant un coup de projecteur inespéré. Le focus n’est sans doute pas étranger à l’arrivée cette année de quelques pointures étrangères comme James Cohan (New York), Alison Jacques ou Crane Kalman (Londres), lesquelles compensent les défections de Haunch of Venison (Londres, Zurich) ou Arndt & Partner (Berlin, Zurich).
Néanmoins, cette brèche n’amorce pas un changement de cap. « On ne veut pas changer Bologne en un salon international quelconque. Bologne reste un salon à 65 % italien », observe Lorenzo Rudolf, conseiller depuis trois ans d’Arte Fiera. L’optique est plutôt de valoriser une scène nationale faiblement exportée, et par conséquent bon marché. Pour en donner une image optimale, le régiment des exposants italiens a subi un net dépoussiérage avec un renouvellement de 50 % de ses effectifs en trois ans. Ce qui incite les collectionneurs étrangers à lorgner vers la ville de Romano Prodi. « Il y a trois ans, quand on invitait deux cents collectionneurs étrangers, 10 % d’entre eux seulement venaient. L’an dernier, ce sont une centaine qui sont venus », indique Silvia Evangelisti, directrice de la manifestation.
Plus que les étrangers, ce sont les collectionneurs italiens qui font la pluie, et surtout, le beau temps à la foire de Bologne. Un vivier plus dispendieux depuis les amnisties fiscales octroyées voilà cinq ans et la suppression des droits de succession. D’après le galeriste parisien Jérôme de Noirmont, cette prime aurait fait les choux gras du négoce en Italie. « On peut faire sur la foire un chiffre d’affaires de 400 000 à 500 000 euros », assure-t-il. Pour sa quatrième participation, il favorise un accrochage de groupe, enrichi d’une grande sculpture de David Mach baptisée Dominatrix. « C’est une foire moins institutionnelle qu’Artissima. Là, les Italiens viennent pour acheter », renchérit Magda Danysz (Paris). Pour séduire quelques collectionneurs locaux, comme les Golinelli, Eduardo Valli ou Stefano Civati, la galeriste mise sur un solo show de Shepard Fairey. Depuis cinq ans, Alain Le Gaillard (Paris) laboure aussi le terrain, grâce à un travail régulier avec la Fondation Gaïa, située près de Cuneo. Pour cette édition, il prévoit une installation de Jacob Hashimoto. Ce vivier explique aussi la venue d’Yvon Lambert (Paris, New York) ; celui-ci fait d’une pierre deux coups : il réactive son réseau transalpin tout en présentant Salla Tykkä à la Galleria Civica de Modène. L’artiste finlandaise figure d’ailleurs chez un collectionneur de Bologne, Enea Righi, lequel avait défloré quelques pans de son ensemble en 2005 à la Collection Lambert en Avignon. La boucle est bouclée ! Cette arrivée ne présage pas nécessairement d’une assiduité à long terme. Yvon Lambert teste ainsi une foire tous les deux ans. De même, la participation de Kamel Mennour (Paris) se révèle purement conjoncturelle. Il compte ainsi offrir une vitrine à ces artistes, notamment Christine Rebet et Robin Rhode, dans une période de transition avant son déménagement dans ses nouveaux locaux.
- Directrice : Silvia Evangelisti - Tarifs des stands : secteur art moderne/contemporain : 198 euros (prix au mètre carré) ; secteur « Jeunes galeries » : 135 euros ; secteur « Marchés émergents » : 98 euros ; inscription 850 euros - Nombre de visiteurs en 2006 : 40 000
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À la bolognaise
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°251 du 19 janvier 2007, avec le titre suivant : À la bolognaise