Les fossiles de dinosaures sont devenus un véritable domaine de collection. Mais sur ce marché, le spectaculaire l’emporte sur l’intérêt scientifique.
Ayant prospéré durant le jurassique (200 à 145 millions d’années) puis au crétacé (145 à 65 millions d’années), les dinosaures ne sont plus l’apanage des seuls musées d’histoire naturelle. Depuis une quinzaine d’années, ils sont prisés par des collectionneurs privés. D’abord aux États-Unis où il existe de nombreux gisements de fossiles. Mais ce phénomène du « Jurassic Art » contamine l’Europe.
La diffusion de films de science-fiction tels Jurassic Park (réalisé en 1993 par Steven Spielberg), de documentaires, de dessins animés et de films d’animation sur les dinosaures a considérablement accru leur popularité. Les maisons de ventes aux enchères ont organisé et développé ce marché des fossiles.
Parce qu’ils sont très impressionnants, les carnivores sont les plus recherchés, à commencer par le mythique tyrannosaure, autrement appelé T. rex. En 1997 à New York, chez Sotheby’s, un squelette de T. rex de plus de 11 mètres de long, complet à plus de 90 %, a été adjugé à un musée américain pour 8,3 millions de dollars, un record pour un fossile aux enchères. Un petit dinosaure de 2 mètres de long comme le velociraptor, non moins intimidant avec sa mâchoire de quatre-vingts dents acérées, vaut au bas mot 500 000 euros.
Les herbivores ont peu la cote, exception faite des grosses espèces spectaculaires comme le stégosaure avec sa double rangée dorsale de plaques osseuses et le triceratops avec ses trois cornes et sa collerette osseuse. Il est conseillé d’acquérir le squelette d’un spécimen complet à 70 % au minimum. Et d’éviter les montages composites (reconstitués à partir de plusieurs spécimens).
Les squelettes entiers étant rares et volumineux, les crânes de dinosaures restent des éléments très prisés et onéreux. Compter de 150 000 à plus de 300 000 euros pour un crâne de carnivore. À partir de 50 000 euros pour celui d’un bel herbivore. Un crâne de triceratops a, par exemple, coûté 242 000 dollars à un amateur en juin 2009 à New York chez Bonham’s.
Un crâne doit posséder ses mandibules inférieure et supérieure, ainsi qu’une partie de ses dents. Les dents et griffes de carnivores sont aussi des objets de collection. Tandis qu’un fémur, un tibia ou une omoplate de grand herbivore, à l’instar d’un diplodocus adulte, offre l’attrait d’une gigantesque sculpture.
Bonham’s, 4, rue de la Paix, Paris IIe,
tél. 01 42 61 10 10, www.bonhams.com
Sotheby’s, 76, rue du Faubourg-Saint-Honoré,
Paris VIIIe, tél. 01 53 05 53 05, www.sothebys.com
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« Jurassic Art » - La ruée vers l’os
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°627 du 1 septembre 2010, avec le titre suivant : « Jurassic Art » - La ruée vers l’os