Les résultats ont été mitigés au Pavillon des arts et du design, organisé du 1er au 5 avril.
PARIS - Il est des formules qui ne changent pas, crise ou pas crise. Le Pavillon des arts et du design, à Paris, est resté égal à lui-même, éclectique voire disparate, conjuguant des accrochages très soignés, comme ceux de Chahan (Paris) ou Jacques Lacoste (Paris) à des présentations plus « puces ». Les arts décoratifs ont gardé globalement la tête haute, les tapisseries de Pierre Daquin proposées par la Galerie Chevalier (Paris) et les éditions de Cédric Ragot chez Ymer & Malta (Paris) donnant un coup de peps à la section. Plombée par des exposants dignes de la place du Tertre, la section « beaux-arts » laissait en revanche à désirer, comme à l’accoutumée.
Les résultats se sont révélés très mitigés. « Ce n’est pas le miracle, mais le temps des miracles est révolu. Les affaires se font néanmoins. On avait d’emblée baissé les prix pour être à la page », confiait le marchand Stéphane Custot (Paris), qui n’a pas vendu son étude pour L’Homme assis de La Fresnay. Françoise Livinec (Paris) a cédé à des marchands la quasi-totalité des œuvres extatiques de Marie Vassiliev, tandis que Jacques Elbaz (Paris) a fait un carton avec Jean-Baptiste Sécheret. Certains comme Franck Laigneau (Paris) ou Guillaume de Casson (Paris) ont d’emblée vendu plusieurs meubles.
Étrangement, certains marchands qui avaient pourtant réalisé des stands courageux n’ont pas fait recette. C’est le cas de Marc-Antoine Patissier (Paris), dont l’accrochage respirait la rigueur. « Les gens semblent intéressés, demandent des dossiers, mais pas les prix, regrettait-il. Ma jeune clientèle âgée entre 40 et 50 ans s’est privée de venir. D’autres m’ont dit, je reviens pour “faire” le prix. Il y a un renversement du rapport de forces. C’est l’acheteur qui établit désormais le prix, comme en ventes publiques. »
Décédé en décembre 2008, le sculpteur François-Xavier Lalanne a joué les guest stars au Pavillon. On retrouvait son mouton édité à 250 exemplaires chez Yves Gastou (Paris), un hypnotique siège en forme de boa de 1966 proposé pour 350 000 euros par Florent Jeanniard (Paris) et enfin une paire de colonnes Hiboux de 1999 affichée à 240 000 euros chez Jean-David Botella (Paris). Des prix particulièrement coquets. Déjà, l’exposition orchestrée en 1998 dans les jardins de Bagatelle par le galeriste Jean-Gabriel Mitterrand (Paris) avait sonné le début de l’envolée. Celle-ci connaît son pic lors de la vente Bergé-Saint Laurent en février, lorsqu’un bar de 1965 de Lalanne est acheté par Mme Fendi au prix record de 2,7 millions d’euros. « Il y a un effet Lalanne depuis trois ou quatre ans. Les collectionneurs américains s’y sont mis en voyant le parc de sculptures de Lalanne chez le décorateur Peter Marino. Si la vente Yves Saint Laurent a été importante, c’est que le terrain était très préparé », précise Jean-Gabriel Mitterrand, lequel organise une exposition hommage dans sa galerie parisienne, du 29 avril au 10 juin.
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Il n’y a pas de miracle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°301 du 17 avril 2009, avec le titre suivant : Il n’y a pas de miracle