À l’occasion du tricentenaire de la naissance de cet artiste emblématique du XVIIIe siècle, la galerie Éric Coatalem présente près d’une soixantaine d’œuvres dont sept en vente.
Paris.Éric Coatalem poursuit son exploration des plus grands artistes du XVIIIe siècle. Après Hubert Robert, Jean-Honoré Fragonard et Anne Vallayer-Coster, c’est à Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) qu’il consacre une exposition actuellement. Comme les précédentes, cette présentation a été rendue possible grâce aux prêts de collectionneurs, soit ici 25, qui ont permis de rassembler 59 œuvres de Greuze (seulement sept sont à vendre, trois ont déjà été vendues). La plupart sont inédites ou non vues depuis longtemps sur le marché. « Mettre un peu de côté le business, juste pour le plaisir de montrer, fait aussi partie du rôle du marchand. C’est en fait mettre en avant le travail d’un artiste afin de susciter le désir des collectionneurs », explique le galeriste, qui réussit là un tour de force car, étonnamment, jamais aucun musée parisien n’a dédié ses espaces à l’artiste – la seule exposition monographique ayant eu lieu à Dijon en 1977. Et le public ne s’y trompe pas puisque la galerie reçoit une cinquantaine de visiteurs par jour.
Bien que très en vogue de son vivant, Greuze a cependant été éclipsé à la fin du XVIIIe siècle, pour revenir sur le devant de la scène à la fin du XIXe siècle. Célèbre pour ses grands tableaux moralisants, l’artiste, dont l’influence des peintres du Nord n’est pas négligeable, s’est également illustré dans l’art du portrait. L’exposition est d’ailleurs axée sur les représentations de l’enfance et de l’adolescence – il excellait à en saisir la grâce – ainsi que sur les portraits de famille. Sont dévoilés des huiles sur toile, des études et des dessins – auxquels Greuze accordait une place centrale. Quatre pastels sont également recensés dans l’exposition, sur la trentaine de connus. Parmi les portraits phares figurent un Autoportrait de Greuze, une huile sur toile redécouverte récemment mais aussi un Portrait d’Ange-Laurent La Live de Jully (1725-1779), un pastel montré pour la première fois. Le visiteur peut aussi admirer les portraits des deux filles du peintre, réalisés en 1766 (collections particulières) : Anne-Geneviève, dite Caroline (1762-1842) et Louise-Gabrielle (1764-1812) ; le portrait de son beau-père, François Babuty, pas vu depuis 1977 ou encore des pastels commandés en 1770 par Jean-Baptiste Thomas de Pange à l’effigie de ses deux fils, restés dans la famille depuis. Ses études de têtes, notamment à la sanguine, comme Tête d’homme, de profil vers la droite– étude pour le Fils ingrat ; ou Étude d’un enfant en buste, regardant vers la gauche, les yeux levés, sont saisissantes.
« Sur le marché, on trouve beaucoup d’œuvres moyennes de Greuze mais quand une, de qualité, apparait, les prix montent. On peut en trouver à partir de 10 000 euros mais un très beau dessin vaut 200 000 à 300 000 euros et une très belle huile pourrait valoir 5 ou 6 millions », souligne le marchand. Jusqu’à présent, le record est détenu par Une jeune fille qui pleure la mort de son oiseau, une huile adjugée 2,3 millions d’euros chez Christie’s New York en avril dernier.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Greuze : une exposition muséale en galerie
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°644 du 29 novembre 2024, avec le titre suivant : Greuze : une exposition muséale en galerie