Le géant du divertissement qui avait acquis la foire en 2016 et l’Armory en 2023 étudie la cession de son activité salon d’art.
États-Unis. Les foires d’art sont devenues des actifs comme les autres que l’on revend lorsqu’elles ne sont pas considérées comme des activités stratégiques ou qu’elles ne sont pas assez rentables. C’est ce qui risque d’arriver à Frieze. La foire d’art contemporain londonienne, créée en 1991, avait été acquise en 2016 par le groupe américain Endeavor. Ce géant du divertissement, issu de la fusion en 2009 avec une très vieille (1898) agence de représentation d’artistes, dénommée William Morris Agency, s’est fortement développé dans le domaine du sport spectacle très rémunérateur aux États-Unis ainsi que dans d’autres tournois sportifs (tennis, golf…). Le groupe réalise un chiffre d’affaires de près de 6 milliards de dollars (à peu près la même somme en euros) et dégage un résultat d’exploitation plus que confortable de 1,2 milliard de dollars.
Endeavor pensait trouver dans la diversification vers les foires d’art contemporain une nouvelle source de revenus et avait massivement investi dans Frieze. D’abord en créant une édition à Los Angeles, puis à Séoul. Et, en 2023, le groupe avait acquis le célèbre Armory Show puis Expo Chicago. Mais voilà, le nouvel actionnaire d’Endeavor ne pense pas la même chose. Le fonds d’investissement Silver Lake, déjà présent au capital d’Endeavor, en a pris le contrôle en avril dernier et a décidé de retirer l’entreprise de la bourse new-yorkaise. Dans le même temps, Silver Lake veut se débarrasser des activités moins rentables afin d’améliorer la marge du groupe et le revendre dans quelques années. Manifestement les foires d’art contemporain ne sont pas aussi rentables que les matchs de catch. Le nouveau propriétaire a aussi dû être refroidi par la baisse du marché de l’art en 2023 et les faibles performances de Christie’s et Sotheby’s au premier semestre 2024. Cette annonce ne signifie pas que la cession va se faire mais c’est bien parti. Mais qui va racheter ces foires ?
Certainement pas MCH Group, l’organisateur des foires Art Basel. Depuis son plongeon en 2019, lié à des annulations de grands salons dans ses espaces à Bâle, il ne cesse de perdre de l’argent. Son chiffre d’affaires 2023 de 394 millions de francs suisses (420 millions d’euros) a baissé de 25 % par rapport à 2018 et les pertes sont encore de près de 10 M FS (10,5 M€). L’action ne vaut plus que 4,4 FS (4,70 €) alors qu’elle en valait six fois plus en 2019. Le groupe suisse doit son salut au fils du magnat des médias très conservateur Rupert Murdoch qui détient 38,5 % de l’entreprise.
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Endeavor envisage de revendre les foires Frieze
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°642 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : Endeavor envisage de revendre les foires Frieze