Deux galeries mises sur orbite

La Cosmic Galerie et la galerie Ludovic de Wavrin ouvrent leurs portes à Paris

Le Journal des Arts

Le 25 octobre 2002 - 623 mots

Paris continue de bouger. Pour preuve, deux nouvelles galeries d’art contemporain s’ouvrent à quelques semaines d’intervalle, dans le Marais et à Saint-Germain-des-Prés.

PARIS - Derrière la porte cochère du 76 de la rue de Turenne (75003 Paris), au fond d’une cour, se dresse fièrement un hôtel particulier du XVIIe siècle. C’est là, sur trois niveaux et 900 m2, que s’ouvre le 26 octobre la Cosmic Galerie, qui, d’emblée, se place parmi les plus importants espaces commerciaux dédiés à l’art contemporain à Paris. Les trois associés – Claudia Cargnel, qui a dirigé la galerie Analix à Genève, Frédéric Bugada, qui a travaillé dans différentes structures du monde de l’art, et l’amateur d’art Jean-Yves Hardy, par ailleurs P-DG de Valtech – entendent privilégier la production d’œuvres d’inédites de jeunes artistes. Haluk Akakçe, Vanessa Beecroft, Annika Larsson et Miltos Manetas font partie des artistes qui seront montrés dans les vastes espaces aménagés par Pauline Coutagne et François-Xavier Bourgeois. Le Britannique Mat Collishaw signe la première exposition du lieu en même temps que sa première exposition personnelle en France. La galerie, qui se veut un lieu convivial, dispose également d’une librairie gérée par Ofr et propose des projections vidéo dont la programmation a été confiée Stéphanie Moisdon-Trembley et Nicolas Trembley du Bureau des vidéos. Pour l’inauguration, ces derniers ont invité l’Américain Michael Smith et l’Allemand John Bock.

Moins spectaculaire, mais tout aussi étonnante et rapide, est l’installation d’un nouvel espace dans le passage Dauphine, au cœur du 6e arrondissement. Le Marais continue d’être le foyer habituel pour les galeries d’art contemporain, mais le quartier Saint-Germain-des-Prés a amplement montré qu’il reste dans la course. Parallèlement aux enseignes respectables, la rue de Seine et ses abords attire sans cesse de nouvelles vocations. Avec un espace de 150 m2, dont un peu plus de 100 m2 pour les expositions, la galerie Ludovic de Wavrin, qui ouvrira ses portes le 7 novembre prochain, en est l’exemple même. “C’est un quartier où il y a toujours une vie littéraire et intellectuelle et puis c’est aussi un pari sur l’avenir. Je pense que le quartier est amené à se renouveler”, explique le nouveau galeriste, âgé de vingt-sept ans. Après une formation en gestion et des études en histoire de l’art, qui l’ont mené pendant un an au Courtauld Institute de Londres, Ludovic de Wavrin a franchi le pas. Soutenu par un réseau de collectionneurs, et s’orientant vers un travail en collaboration avec des galeries étrangères, il s’est installé dans une ancienne imprimerie nichée dans un passage piétonnier, entre la rue Mazarine et la rue Dauphine. Là, c’est derrière une large vitrine que se présente un espace haut de plafond, surplombé par une mezzanine. Séparé en deux, le rez-de-chaussée suggère dans sa disposition la double programmation du lieu. D’abord, une série d’expositions qui, pour la première année, seront consacrées à la photographie et, au fond, un project room de 30 m2, baptisé “de Wavrin experiments”, réservé à des artistes de la nouvelle génération travaillant en France. Pour l’ouverture, c’est Maki Kawakita, photographe de mode japonaise et “coup de cœur” du maître des lieux qui est à l’honneur avec son imaginaire très “pop”, nourrie de références enfantines. Parallèlement, la critique Marianne Lanavère, qui s’est vue confier la programmation du project room pour la première année, a invité Philippe Terrier-Hermann. Outre une série de photographies réalisées dans le pavillon de Mies van der Rohe à Barcelone, l’artiste présentera une vidéo inédite. Les recherches glacées du Français sur la jet-set et ses attitudes luxueuses devraient fournir un contrepoint plus qu’intéressant aux allures baroques de sa collègue japonaise.

- Galerie Ludovic de Wavrin, 22 bis passage Dauphine, 75006 Paris, tél. 01 43 25 49 97, www.ludovicdewavrin.com, Maki Kawakita et Philippe Terrier-Hermann, du 8 novembre au 4 janvier 2003.

- Cosmic Galerie, 76 rue de Turenne, 75003 Paris, tél. 01 42 71 72 73, contact@cosmicgalerie.com, Mat Collishaw, du 26 octobre au 7 décembre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°157 du 25 octobre 2002, avec le titre suivant : Deux galeries mises sur orbite

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