Poussé par une conjoncture boursière favorable, les ventes de tableaux impressionnistes et modernes ont eu le vent en poupe durant toute l’année. En témoigne la dispersion par Sotheby’s’ de la collection Whitney, qui a totalisé 128 millions de dollars à New York en mai, se plaçant ainsi au second rang des grandes collections derrière celle des Ganz (206 millions de dollars en 1997). Rideau, cruchon et compotier, un Cézanne de 1893 provenant de la collection Barnes, s’est vendu 60 millions de dollars (363 millions de francs). Il s’agit du quatrième tableau le plus cher vendu aux enchères. L’Île de la Grande Jatte de Seurat a, elle, fait 35 millions de dollars. Même climat euphorique en juin à Londres, où les ventes d’art impressionniste et moderne ont réalisé leurs meilleurs résultats depuis le sommet atteint par le marché en 1989. Un pastel de Degas, exécuté à la fin des années 1870, s’est envolé à 17,6 millions de livres sterling (environ 176 millions de francs) et une huile de Matisse, Robe jaune et robe arlequin (Nezy et Lydia), à 6,5 millions de livres, tandis qu’un collage cubiste de Juan Gris, Tasse, verre et bouteille (1914), partait à 3 millions de livres. À New York, Picasso a mené le bal cet automne : Nu au fauteuil noir (1932), un portrait de Marie-Thérèse Walter issu de la collection Madeleine Haas Russel, a été adjugée 45,1 millions de dollars (environ 288 millions de francs), et Femme assise dans un jardin, un portrait de Dora Maar, 49,5 millions de dollars.
En France, de nombreuses enchères ont largement dépassé leurs estimations, démontrant la bonne santé du marché et la forte pression de la demande. La plus haute marche du podium est occupée par un tableau de Monet, Étretat, la falaise d’Aval, adjugée 14 millions de francs le 6 juin, à Cheverny par l’étude Rouillac, la seconde, par un Miró, Sable (1925), vendu 12,7 millions de francs le 22 juin, à Drouot Montaigne, par l’étude Briest. Bons résultats également du côté des sculptures modernes : Maternité au rectangle (1934), un fer forgé de Julio Gonzales, s’est envolé à 6,2 millions de francs (Le Roux Morel), et Ève après le péché, un marbre de Rodin créé pour Les Portes de l’Enfer, à 5,9 millions de francs (Laurin, Guilloux, Buffetaud).
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Des modernes dopés par la Bourse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°96 du 7 janvier 2000, avec le titre suivant : Des modernes dopés par la Bourse