Succès d’estime pour les souvenirs de l’artiste, livrés au feu des enchères par décision de justice.
PARIS n C’est dans une grande émotion que se sont déroulés, les 26 et 27 mai, les deux jours de vente de la totalité des biens de Marcel Marceau, dit le Mime Marceau, décédé en 2007. Cette vacation faisait suite à une décision de justice, l’artiste s’étant beaucoup endetté pour financer ses spectacles. Malgré l’intérêt des acheteurs français, européens, américains et japonais, les 490 000 euros récoltés (559 000 euros avec les frais) n’ont pas couvert la totalité du passif de l’artiste. Alertés de la dispersion par voie de presse, un groupe d’admirateurs, de gens du spectacle et d’anciens élèves du Mime, regroupés au sein de l’association Un musée pour Bip (1), a tenté de sauver de la dispersion des objets cultes de Bip, célèbre personnage de scène du Mime. Fondée trois semaines avant la vente par Valérie Bochenek (ancienne élève et assistante du Mime), l’association a réuni une somme modeste qui lui a permis d’acheter 13 lots destinés à un futur musée sur l’art de la pantomime. « Les enchères sont montées trop haut pour nous permettre d’acheter le chapeau [acquis 3 200 euros par une admiratrice] et le costume de Bip [acheté 5 700 euros par une société de spectacles], indique la présidente d’Un musée pour Bip. Mais notre premier objectif, qui était de mobiliser les pouvoirs publics, est atteint. » Le département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France a préempté 21 lots, dont un émouvant cahier que le Mime Marceau utilisait pour prendre des notes durant ses tournées, pour 1 140 euros ; quatre dessins par Marcel Marceau dont la gouache intitulée Bip au cirque (1976) pour 6 860 euros ; cinq aquarelles du décorateur Jacques Noël, jusqu’à 1 370 euros pièce, ainsi qu’un grand tableau d’André Quellier, Bip sur scène (1956), pour 6 860 euros. Le lot le plus cher de la vacation est revenu à une grande huile sur panneau d’André Quellier intitulée Bip, les masques (1960), emportée par un collectionneur suisse pour 20 580 euros. Apparaissant pour la première fois sur le marché, 125 œuvres sur papier réalisées par Marcel Marceau ont reçu un accueil très favorable, tant des collectionneurs que des marchands. Les dessins se sont vendus entre 500 et 2 500 euros, tandis que les gouaches et aquarelles ont été cédées en moyenne pour 3 500 euros pièce. Créant la surprise, la gouache Le Public qui observe a été emportée par un amateur pour 12 580 euros. Parmi les nombreuses photographies souvenirs, Bip chasse le papillon, illustrant la couverture du catalogue, était acquise dans un lot de vingt tirages pour 1 140 euros, et un ensemble de douze tirages d’époque réalisé lors du premier voyage de Bip à New York, en 1955, portant le cachet d’Henri Dauman, est parti à 915 euros.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Dernier tour de piste pour le Mime Marceau
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €- Estimation : 300 000 euros
- Résultats : 559 000 euros
- Nombre de lots vendus/invendus : 850/51
- Lots vendus : 94 %
- Nombre de préemptions et achats de musées : 21
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°305 du 12 juin 2009, avec le titre suivant : Dernier tour de piste pour le Mime Marceau