Quelque cinq mille images, réparties en deux cent vingt et un lots, composeront la vente de photographies organisée par Me Godeau et l’expert Marc Pagneux. Essentiellement orientée sur les primitifs, le voyage et l’ethnographie, cette vacation du 29 septembre sera complétée par un ensemble de Laure Albin-Guillot, des daguerréotypes, des autochromes et des vues stéréoscopiques, ainsi qu’une une rare collection de masques mortuaires.
PARIS. "Avec seulement 10 à 15 % de photographies du XXe siècle, l’ossature de la vente est constituée d’images du XIXe", explique Marc Pagneux. Ce qui n’est pas surprenant en soi, puisque Paris joue un assez grand rôle sur le marché de la photographie ancienne. La bonne surprise vient en revanche de ce que, selon l’expert, "la plupart des photographes importants ayant réalisé des tirages sur papier salé entre 1850 et 1860 auront au moins une épreuve dans cette vente". Mais la diversité ne sera pas le moindre atout de cette vacation. Beaucoup de photographies seront en effet proposées dans une fourchette allant de 1 500 à 8 000 francs. Ainsi, une image en parfait état réalisée par Baldus en 1860 est estimée 4 000 francs ; une vue de Jérusalem et une autre de Louxor, prises par Maxime Ducamp, 6 000 francs chacune, et deux nus de Vallou de Villeneuve, 8 000 francs. Laure Albin-Guillot, qui travaillait minutieusement ses tirages, est l’auteur de nus masculins et féminins, comme ces trois épreuves réalisées dans les années quarante et estimées entre 10 000 et 12 000 francs. Elle a également réalisé des paysages, tels ceux avec une vue de village qui ne sont estimés que 3 000 à 5 000 francs "en raison de leur aspect un peu conventionnel". Quelques pièces atteignent cependant des prix plus élevées. La vue du Dôme de Florence, prise par Piot, est estimée entre 10 000 et 15 000 francs ; une image sur papier salé d’Humbert Molard, datée de 1846, 12 000 francs ; quatre vues pittoresques de Bucarest réalisées par Ludwig Angere en 1850 et tirées sur papier salé, 12 000 à 15 000 francs ; ou ces sept images de Charles Marville, dont trois vues inédites de Chartres, Reims et Strasbourg, entre 15 000 et 20 000 francs. Des lots devraient également retenir l’attention d’amateurs ou de fonds documentaires, comme les deux cents images inaltérables reproduites par phototypie, commandées par la famille Rotschild et réalisées par Gayffier, qui sont estimées 15 000 à 20 000 francs. Sans oublier la collection en parfait état de 210 tirages de masques mortuaires, réunie en trente ans par Maurice Bessy, qui est proposée entre 20 000 et 30 000 francs. Deux albums sur la Chine rassemblant une centaine de photos signées de Miller et datées de 1870, à 20 000 francs ; onze photos sur l’ethnie Buriate signées Toumanoff, à 3 500 francs ; ou encore soixante-sept tirages sur le Mexique, à 1 500 francs, donneront à cette vente un aspect ethnographique intéressant.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
De Baldus à Laure Albin-Guillot
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°44 du 26 septembre 1997, avec le titre suivant : De Baldus à Laure Albin-Guillot