Collection Christensen, la passion de l’art moderne et africain

La vente compte 40 lots pour une estimation globale de 1 à 1,5 million d’euros et rassemble essentiellement des œuvres de Jean Dubuffet ainsi que de l’art africain. « Le fait qu’il y ait des Dubuffet et de l’art primitif justifiait une vente à Paris plutôt qu’à New York », explique Alexandre Giquello, commissaire-priseur, qui n’a pas souhaité scinder ces deux domaines dans des ventes spécialisées. « Je suis très attaché au concept de collection, ça donne de la valeur aux objets », explique-t-il, avant d’ajouter que « c’est une belle victoire sur nos concurrents anglo-saxons. » La maison de vente tient également à préciser, contrairement à d’autres grandes maisons, qu’elle ne fait pas supporter aux acheteurs la taxe d’importation temporaire qui alourdie furieusement les frais.

La rencontre des Christensen dans les années 80 avec le galeriste d’art B.C. Holland établi à Chicago va être décisive dans la constitution de leur collection. Fervent admirateur de Jean Dubuffet, le marchand d’art leur transmet sa passion. Trois œuvres de l’artiste sont d’ailleurs mises en vente. La première, Cafetière, tasse et sucrier II, 21 septembre 1965 a été achetée directement à Dubuffet par la galerie Beyeler de Bâle (est. 600 000 à 800 000 €). Elle se rattache au cycle de l’Hourloupe, nom donné par l’artiste à une série d'œuvres créées entre 1962 et 1974, si singulières qu'elles échappent à toute classification. Ce cycle, facilement identifiable, est composé de dessins à caractère automatique sous forme de rayures rouges et bleues - les couleurs dominantes de la série - représentant des formes cellulaires qui semblent parfois anthropomorphes. La vente comprend également deux encres de Chine : Personnage fond noir, 1er octobre 1961 (est. 100 000 à 120 000 €) et Corps de dame, juin-août, 1950 (est. 80 000 à 100 000 €).

Féru d’art africain, B.C. Holland va transmettre le virus au couple qui sera amené à rencontrer les plus grands galeristes et collectionneurs de l’époque, comme Hélène et Philippe Leloup, Willie Mestach, Alain de Montbrison, Pierre Dartevelle ou encore Philippe Ratton. Parmi les 37 œuvres africaines figurent un fétiche Songye, République Démocratique du Congo (est. 35 000 à 45 000 €), un masque Bwa, Burkina Faso (est. 40 000 à 60 000 €) ou encore une statuette Teke, République Démocratique du Congo (est. 15 000 à 25 000 €).