Kaos

Bon « timing »

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 6 octobre 2006 - 532 mots

Succès international pour la foire dédiée aux arts premiers.

 PARIS - La 5e édition de Kaos qui s’est tenue du 14 au 17 septembre dans les galeries du quartier de Saint-Germain-des-Près, à Paris, a tenu ses promesses, tant en fréquentation qu’en terme de résultats commerciaux. « La conjonction de la Biennale des antiquaires et de Kaos nous a attiré un monde fou et une clientèle étrangère importante », rapportent plusieurs exposants. « C’est vrai que la présence des collectionneurs étrangers s’est accrue cette année, souligne Nathalie Amae, codirectrice de la manifestation. Parmi les Américains et Canadiens qui firent le déplacement, certains sont arrivés en groupes, à l’instar du Bowers Museum Collectors Council de Los Angeles. Notre idée pour l’an prochain est de mieux préparer leur venue en planifiant les choses avec les grands trusts. Nous avons aussi accueilli de nouveaux collectionneurs européens venus en renfort cette année, notamment d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie, de Suisse ou du Royaume-Uni. » Avec 27 participants étrangers sur 53, Kaos mise sur la carte de l’international. La présence de pièces classiques de très haute qualité provenant d’anciennes collections européennes mais aussi aux pedigrees américains, va également dans ce sens.
« Nous avons bien travaillé », lance Christine Valluet, de la galerie Valluet-Ferrandin. Son exceptionnelle statue Byéri Fang du Gabon du XIXe siècle, provenant de la collection du Dr Hershall Freeman de Toronto, a immédiatement trouvé preneur. L’intérêt a aussi été manifeste pour un ensemble de pièces importantes Bakongo du Congo ainsi que pour un petit groupe d’objets Maori de Nouvelle-Zélande. Le Canadien Jacques Germain est aussi très satisfait de sa prestation. Sa sélection d’objets africains d’une très grande noblesse, avec provenance et publications à l’appui, a beaucoup plu : cimier et masque bamana du Mali datant du XIXe siècle ; poupée ashanti du Ghana ; masque Igbo du Nigéria ; étonnant cimier de danse janiforme du Nigéria recouvert de cuir et de cheveux humains ; masque de danse Tshokwe d’Angola ou encore une canne cérémonielle Tsonga d’Afrique du Sud. Le marchand belge Didier Claes s’est même étonné de la dynamique d’achat de Kaos. Il était venu à Paris en juin présenter son exposition sur les Songye (laquelle a remporté un beau succès) au moment de l’ouverture du Musée du quai Branly. Avec sa sélection d’objets de Côte d’Ivoire (de 8 000 à 90 000 euros), il ne pensait pas toucher autant de public. Bien que davantage concentré sur son stand de la Biennale comme trois autres grosses poitures du quartier, Daniel Hourdé a exposé à Kaos une collection d’une centaine de statuettes yoruba du Nigéria. La moitié est partie dans une fourchette de prix comprise entre 2 000 à 50 000 euros. Parmi les objets stars du parcours, figure un rarissime et grand Poisson-reliquaire d’Océanie montré non sans fierté par la galerie new-yorkaise Pace Primitive. Un objet similaire des îles Salomon avait atteint le prix de 715 000 euros à la vente Vérité tandis qu’un autre se trouve dans les collections du quai Branly. Apparemment, il n’avait toujours pas trouvé preneur au terme de la foire.

Kaos

- Organisation : Rik Gadella et Nathalie Amae - Nombre d’exposants : 53 - Spécialités : arts d’Afrique, des Amériques, d’Asie et d’Océanie

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°244 du 6 octobre 2006, avec le titre suivant : Bon « timing »

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