Bilan satisfaisant pour les ventes d’arts asiatiques parisiennes de huit maisons de ventes, même si les chefs-d’œuvre n’étaient pas au rendez-vous.
PARIS - Les ventes d’arts asiatiques qui se sont déroulées du 7 au 14 juin à Paris démontrent que le marché est toujours aussi vif pour cette spécialité, la plupart des chiffres d’affaires ayant progressé par rapport à juin 2012. Sotheby’s et Christie’s dominent toujours, avec respectivement un total de 7,7 et 7,1 millions d’euros, le double de leurs estimations basses.
Si l’on compare le marché actuel à celui de 2010-2011, quand « les prix étaient fous, commente Caroline Schulten, directrice du département arts d’Asie chez Sotheby’s, le marché s’est normalisé et les prix sont désormais plus justes ». Mais elle constate que « si le marché est toujours aussi fort, les lots “stars” sont absents, excepté le rouleau chinois vendu à Bordeaux en avril (3,3 millions d’euros). Avec la crise, les vendeurs préfèrent attendre. Les objets mis en vente sont donc plus communs ».
Les pièces en jade ont été plébiscitées : l’enchère la plus élevée de la semaine a été remportée par un rocher chinois du XVIIIe siècle en néphrite céladon, adjugé 1,4 million d’euros (est. 200 000 à 250 000 euros) chez Jean-Marc Delvaux. Un animal fabuleux Song a décroché 781 500 euros (est. 12 000 à 15 000 euros) chez Sotheby’s. Selon Caroline Schulten, « il y a une véritable passion pour les jades ».
Toujours chez Sotheby’s, un vase en porcelaine de Chine d’époque Yongzheng à décor rouge a obtenu un très haut prix : 961 000 euros (est. 30 000 à 40 000 euros). « Les porcelaines sont très prisées actuellement. C’est le marché numéro un, il est extrêmement fort », souligne la spécialiste. La collection Strycker de porcelaines chinoises a remporté un franc succès le 10 juin chez Piasa, récoltant 3,1 millions d’euros, dont une rare paire de coupes à décor bleu sous couverte et émaux polychromes (doucai) à 496 220 euros.
Bronzes dorés
Boudés cinq ans durant, les bronzes dorés reviennent en force. Chez Christie’s, deux emblèmes d’autel ont remporté la meilleure enchère, soit 385 500 euros, plus de quinze fois leur estimation basse, et un vase couvert a été payé 337 500 euros. Tajan a vendu un gardien des cieux Ming 40 800 euros et Piasa a adjugé une statuette de Bouddha, Mongolie, à 77 368 euros (est. 3 000 à 4 000 euros), sa plus forte enchère. Les ivoires ont su séduire : AuctionArt s’est séparé d’un netsuke figurant un kirin pour un prix record de 92 940 euros (est. 3 000 à 5 000 euros)ainsi que d’un boddhisattva Avalokitesvara, pour 101 614 euros, son adjudication la plus élevée.
À relever également, une suite de 7 albums de gravures des campagnes de l’empereur Qianlong vendue 812 000 euros par Artcurial tandis qu’un torse d’Uma en grès du XIe siècle, Cambodge, a atteint 400 000 euros chez Binoche et Giquello.
Au total, plus de 2 000 objets ont été dispersés pour un montant autour de 30 millions d’euros. Avec Hongkong et New York, un spécialiste du secteur rapporte que « les Chinois se plaignent d’avoir trop de choses à voir ».
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Arts d’Asie : « il manque les lots “stars” »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°395 du 5 juillet 2013, avec le titre suivant : Arts d’Asie : « il manque les lots “stars” »