FRANCE
Avec un chiffre d’affaires cumulé de plus de un milliard d’euros, les dix premiers opérateurs affichent une hausse de 20 % par rapport à 2018. Sotheby’s est en tête.
France. Si la barre du milliard avait déjà été dépassée en 2017, jamais le produit des adjudications cumulées n’aura été aussi élevé avec un total de 1,067 milliard d’euros (1) réalisé pour l’année 2019, contre 884,4 millions d’euros en 2018.
Sotheby’s conserve la première place du classement pour la deuxième année consécutive avec un total record de 354,4 millions d’euros (contre 251,4 M€ l’an passé, + 41 %). Il s’agit de son plus haut produit d’adjudication depuis qu’elle est installée en France. « Avec la Fiac et tous les autres salons, Paris bénéficie d’une bien meilleure image qu’il y a cinq ans, a commenté Mario Tavella, P.-D. G. de Sotheby’s France. Je mesure cette internationalisation à l’engouement de nos collègues étrangers. Ils ont la volonté de travailler avec nous, d’apporter des pièces de New York pour les vendre à Paris. Pour la vente “Modernités” par exemple, davantage d’œuvres venaient de l’étranger. » La collection François-Xavier et Claude Lalanne a certes fait des étincelles avec 91,3 millions d’euros récoltés et 100 % des lots vendus, mais même sans ce score, la maison de ventes affiche un total supérieur à ses concurrentes. Les collections Ribes (23 M€) ou Marianne et Pierre Nahon (13,1 M€) sont venues nourrir ce résultat. « Stratégiquement, nous essayons de gagner des collections et de “perfomer” grâce à elles car leurs taux de vente sont encore plus élevés », a ajouté Mario Tavella.
La maison de ventes a adjugé 64 enchères millionnaires – dont une toile monumentale de Kazuo Shiraga, Tentaisei Soushiko, 1960 (7,8 M€) – contre moitié moins l’an passé, et elle est aussi leader en art contemporain avec un montant record de 95,7 millions d’euros réalisés (+ 15 %).
En deuxième position, Christie’s affiche un total de 256,7 millions d’euros contre 234,3 en 2018, soit une hausse de 9,6 %. Il s’agit de son 3e plus haut résultat après 2009, l’année de la vente « Pierre Bergé – Yves Saint Laurent », et l’année 2017, dopée par les collections Prat (39,50 M€) et Hubert de Givenchy (32,7 M€). Alors que la maison de ventes terminait le premier semestre en 3e position avec un volume de 84 millions d’euros, elle a redressé la barre au second semestre – l’arrivée de Cécile Verdier au poste de présidente n’y étant sans doute pas étrangère. Si l’auctioneer est leader en art impressionniste et moderne avec un total de 51 millions d’euros, il a également adjugé le lot le plus cher de l’année en art contemporain avec un tableau de Nicolas de Staël, Parc des Princes, cédé 20 millions d’euros.
Artcurial occupe la 3e place du podium avec un chiffre d’affaires de 196,5 millions d’euros, en hausse de 4 %. Elle a recueilli 11 enchères millionnaires, dont une toile tahitienne Te Bourao II, de Paul Gauguin (9,5 M€) ; une Alfa Romeo 8C 2900B Touring Berlinetta, 1939 (16,7 M€) ; Synthèse hivernale C, de Chu Teh-Chun (5,2 M€) ou encore une Lucrèce d’Artemisia Gentileschi (4,8 M€). « Ces quatre plus hautes enchères 2019 dans quatre spécialités différentes illustrent la capacité d’Artcurial à obtenir de très bons résultats dans tous les domaines, confirmant la pertinence de notre stratégie pluridisciplinaire », a déclaré François Tajan, président délégué d’Artcurial. Le résultat de l’an passé en peinture ancienne et du XIXe siècle est doublé (23 M€) et progresse en art contemporain (+ 36 %) avec 36,5 millions d’euros engrangés. En revanche, son département phare consacré aux automobiles de collection enregistre une baisse de 13 % (46,8 M€).
À nouveau en 4e position, Aguttes réalise un total de 63,7 millions d’euros, enregistrant une croissance de près de 30 % (49,7 M€ en 2018). « En tant que première maison de ventes indépendante française, nous nous positionnons comme une alternative aux leaders du marché avec 70 % d’acheteurs étrangers », a indiqué Claude Aguttes. La maison de ventes peut se targuer de trois coups de marteaux millionnaires, dont une Vierge à l’Enfant de Bernardino Luini (2,3 M€).
Au 5e rang, Millon voit son chiffre d’affaires croître de 16 % avec un produit d’adjudication s’élevant à 45,8 millions d’euros contre 39,3 l’an passé. Cette croissance est en partie due aux 203 ventes réalisées dans 30 catégories différentes contre 180 l’an passé.
Tajan conserve la 6e place (39,4 M€) avec, à son actif, la vente d’une peinturede Pierre Soulages pour 9,6 millions d’euros [lire p. 39] ; tandis qu’Ader (33,8 M€) et Piasa (30,4 M€) occupent toujours respectivement les 7e et 8e rangs du classement. Actéon Compiègne fait son entrée à la 9e place du classement grâce à la vente du Christ moqué [lire p.39], de Cimabue, adjugé 24,2 millions d’euros à Senlis mais comptabilisé sur son procès-verbal – portant ainsi son chiffre d’affaires à 24,6 millions d’euros. « Depuis cette vente, je reçois des demandes d’expertise de partout », a souligné Dominique le Coënt, fondateur du groupe. La dernière place de ce Top 10 revient à la maison de ventes Cornette de Saint Cyr qui a récolté 22,5 millions d’euros.
Le chiffre d’affaires de Drouot s’élève lui à 360,1 millions d’euros, contre 364 millions en 2018. Sept enchères millionnaires, contre 10 en 2018, expliquent ce très léger fléchissement.
(1) Frais compris mais hors TVA, comme tous les chiffres d’affaires indiqués dans le texte
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2019, année exceptionnelle pour les maisons de ventes en France
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°537 du 17 janvier 2020, avec le titre suivant : 2019, Année exceptionnelle pour les maisons de ventes en france