WASHINGTON (ETATS-UNIS) [27.05.10] – Les musées et galeries d’art américains, notamment ceux de la capitale, Washington, seraient plus sûrs que les musées européens et moins sujets aux vols. Une enquête du Washington Post.
Alors que le vol des cinq toiles de maîtres d’une valeur de 100 millions d’euros au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (MAMVP) agite le monde muséal français et soulève une fois de plus la question de la sécurité au sein des musées de l’Hexagone, les musées américains semblent moins préoccupés par le problème.
Pourquoi les musées américains sont-ils beaucoup moins victimes de vols d’œuvres d’art de cette ampleur ? Comment une ville comme Washington qui est pourtant le siège d’illustres institutions où sont conservés des milliers d’artefacts inestimables est-elle restée à l’abri des casses spectaculaires ?
La réponse est simple selon le Washington Post. La situation géographique, l’aménagement – la conception architecturale – et le haut niveau de sécurité des musées américains trois facteurs qui additionnés concourent à éviter le même scénario que celui du MAMVP.
Les musées américains plus récents et souvent de dimensions plus imposantes que leurs homologues européens sont ainsi moins exposés aux risques de cambriolages. C’est une des raisons invoquées par Robert K. Wittman, un ancien agent fédéral fondateur du National Art Crime Team du FBI.
Contrairement aux musées européens qui élisent le plus souvent domicile dans d’anciennes demeures réaménagées situées dans des rues étroites avec des fenêtres qui donnent directement sur la rue, les musées américains privilégient les grands espaces. Les escaliers autour du Smithsonian American Art Museum ou de la National Portrait Gallery, comme l’aménagement de grands cache-pots en ciment ou de fontaines à l’entrée des musées empêchent un accès rapide et constituent autant d’éléments dissuasifs pour les voleurs.
Par ailleurs, certains musées sont en sous-sol comme la Sackler Gallery. D’autres sont situés dans des zones ultra-protégées car près d’un bâtiment officiel – ambassade par exemple. A cela s’ajoute un système extrêmement performant de sécurité. Les musées américains ne lésinent pas sur les effectifs de gardiens, ni sur les moyens. Ainsi le chef du service de protection du Smithsonian supervise une équipe de plus de 800 agents. Certains musées dotent leurs agents de sécurité d’ordinateurs portables qui leur permettent de surveiller les enregistrements des caméras de surveillance.
Mais quel est la limite de cette « hyper » sécurité. Ne risque-t-on pas de voir les musées transformés en banque. Quand après le vol du « Cri » d’Edward Munch au musée d’Oslo en 2004, les responsables du musée ont décidé de protéger avec des panneaux de verre les œuvres, ils se sont heurtés aux plaintes des visiteurs qui déploraient de plus voir les touches de peinture. Le musée a été surnommé « Fortress Munch ».
Cela ne veut pas pour autant dire que les musées américains sont complètement imperméables aux risques de vol. Des vols sont effectivement répertoriés, mais dans la majorité des cas, ils sont résolus dans la discrétion la plus totale, le plus souvent à la demande des avocats des institutions très pointilleuses sur le principe de confidentialité.
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Les musées américains plus sûrs que leurs homologues européens ?
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