PARIS
La dernière pièce restée en l’état de l’hôtel Salomon de Rothschild est désormais accessible au public. Mais ce petit écrin n’est ouvert à la visite que sur réservation et au compte-gouttes.
Paris. Le cabinet de curiosités de l’hôtel Salomon de Rothschild ouvre ses portes au public, mais seulement quelques jours par mois (lire ci-après). C’est à la fois peu et beaucoup pour ce lieu souvent resté à l’écart des circuits de visite. En 1922, la baronne Adèle de Rothschild léguait à l’État son hôtel parisien du 8e arrondissement bâti en 1878 et ses collections pour créer une fondation tournée vers le soutien à la création artistique (l’actuelle Fondation nationale des arts graphiques et plastiques ou FNAGP). Le mobilier et les œuvres de l’hôtel ont rejoint des musées ou ont été vendus. L’édifice est aujourd’hui une coquille vide qui abrite des bureaux (dont le siège de la FNAGP) ou accueille des événements haut de gamme dans les salons de réception. Seul le cabinet de curiosités a été conservé dans son jus, comme l’exigeait le testament de la baronne. Dès lors, ce dernier, pourtant restauré en 2000, est resté fermé aux visiteurs. Jusqu’à l’arrivée de Laurence Maynier à la tête de la FNAGP en 2016 et désireuse de proposer un accès à ce lieu. Il faut dire que la parution récente de l’énorme ouvrage (1) et la création d’un portail sur les collections des Rotshchild incitaient à la mise en lumière de ce patrimoine méconnu.
Sur les murs de ce cabinet de curiosités, on peut admirer des vitraux allemands et suisses du XIXe siècle et des cuirs de Cordoue du XVIIe siècle. Dans les vitrines sont alignés des objets européens et extra-européens (chinois, japonais, iraniens, indiens…) de toutes époques qui font la part belle à la céramique et aux armes. Ces objets, qui ne témoignent pas d’une grande originalité au regard des goûts des collectionneurs de l’époque, ont été achetés en grande majorité par le richissime Salomon de Rothschild, époux d’Adèle, entre 1862 et 1864, sans doute dans un but spéculatif. Mais c’est la baronne qui a aménagé ce cabinet comme un sanctuaire dédié à son mari disparu prématurément en 1964. Parmi les grands noms présents entre les murs, on retrouve celui de Delacroix au travers de deux petits tableaux (Jeune arabe dans la campagne et Lion étreignant un crocodile) et celui de Rodin (L’orpheline alsacienne). Et peut-être un Della Robbia authentique (le lieu n’est pas exempt de copies). « On en est au tout début de la recherche concernant ses objets très peu documentés », explique Laurence Maynier. Experts et conservateurs défilent actuellement entre les murs pour identifier les objets.
(1) Pauline Prevost-Marcilhacy [dir.], « Les Rothschild. Une dynastie de mécènes en France », Musée du Louvre-Éditions du Louvre, la BnF et Somogy Éditions d’art, 3 volumes (328 p., 392 p. et 392 p.), 1 200 ill., 290 €. www.collections.rothschild.inha.fr
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Les curiosités de l’hôtel Salomon de Rothschild
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : Les curiosités de l’hôtel Salomon de Rothschild