PARIS [20.01.15] – Le parquet national financier, qui a rendu son réquisitoire mercredi 14 janvier, réclame le renvoi en correctionnelle du marchand d'art Guy Wildenstein, principal héritier de Daniel Wildenstein. Il est notamment soupçonné de s’être « volontairement et frauduleusement soustrait » aux impôts sur la succession.
Dans ses réquisitions rendues mercredi 14 janvier, le parquet national financier (PNF) a demandé que le marchand d’art Guy Wildenstein soit poursuivi pour fraude fiscale, ainsi que pour complicité et blanchiment aggravé de ce délit. Son neveu, Alec Wildenstein Junior, devrait également comparaître pour fraude fiscale. Sa belle-sœur Liouba et trois de ses conseillers et deux trusts basés aux Bahamas et à Guernesey sont, quant à eux, visés pour des faits de complicité et/ou de blanchiment de fraude fiscale rapporte l’AFP. Il revient aux magistrats financiers ayant mené l’enquête de décider de renvoyer l’affaire en correctionnelle ou non.
Imbroglio fiscal, judiciaire, politique et familial
Estimée à plusieurs milliards d'euros, la fortune des Wildenstein est composée en grande partie d'œuvres d'art et de biens immobiliers. Après la mort de Daniel Wildenstein en 2001, sa seconde épouse Sylvia Roth-Wildenstein (décédée à son tour en 2010) avait contesté la succession et déposé plusieurs plaintes à l’encontre de ses beaux-fils et avait évoqué l'existence de trusts.
Les enquêteurs estiment que Guy Wildenstein, résident américain et membre du Premier cercle (le groupe des riches donateurs de l'UMP), a joué un rôle majeur dans la dissimulation au fisc d’une partie de la succession de son père Daniel. « Les actifs composant le patrimoine ont été déclarés à l'étranger et omis des déclarations de succession », a expliqué une source proche du dossier à l’AFP. Les perquisitions ont permis de mettre au jour « les nombreux échanges de correspondance », évoquant des « montages frauduleux et (le) caractère secret des actifs à l'étranger ».
Il a été mis en examen en janvier 2013 pour « fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale » suite à une plainte déposée en juillet 2011 par le ministre du Budget de l’époque, François Baroin.
Parallèlement à la procédure pénale, les Wildenstein se sont vu notifier en 2012 un redressement fiscal de près de 600 millions d'euros, dont 250 millions pour Guy, redressement qu'il contestait. L’héritier a payé une caution de 500 000 euros afin de s'assurer de sa présence à un éventuel procès. Mais le juge d'instruction en charge du dossier, Guillaume Daïeff, requérait le versement de 75 millions d'euros supplémentaires. Guy Wildenstein contestant ce montant, la Cour d’appel de Versailles statuant sur renvoi après cassation a tranché sur le fond, le 19 septembre 2014, en fixant le montant de la caution à 20 millions d’euros (10 millions d’euros en liquide, l’autre moitié étant une garantie adossée à des titres immobiliers) lors d'une audience à huis clos.
Par ailleurs, Guy Wildenstein est, depuis juillet 2011, mis en examen pour « recel d'abus de confiance ». Dans le cadre d'une perquisition menée dans l'enquête sur la succession, les enquêteurs avaient découvert à l'Institut Wildenstein une trentaine d'œuvres d'art qui avaient disparu.
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Le parquet requiert le renvoi en correctionnelle du marchand Guy Wildenstein
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Abonnez-vous dès 1 €Daniel Wildenstein (décédé en 2001) avec ses 2 fils, Guy (au centre) et Alec (décédé en 2008) - Photo Helmut Newton