NEW YORK (ETATS-UNIS) [29.11.12] – Le MoMA vient de faire l’acquisition du « Canyon » (1959) de Robert Rauschenberg. Une œuvre très sollicitée que convoitait également le MET.
A l’arrivée de Glenn D. Lowry à la tête du MoMA en 1995, lui et le conservateur Kirk Varnedoe avaient établi une liste des dix œuvres qu’ils désiraient le plus pour leur musée. Avec en tête de liste : le Canyon (1959) de Robert Rauschenberg. Souhait exaucé, car la sculpture rejoindra le MoMA mercredi. Et ce, à la suite d’une lutte farouche opposant cette dernière à sa consœur de Manhattan Uptown, le MET, où l’œuvre résidait en dépôt depuis 2005.
Pour séduire les propriétaires de l’œuvre, les enfants de la marchande d’art new-yorkaise Ilena Sonnabend décédée en 2007, le MoMA n’a pas lésiné sur les moyens. Mr Lowry, le directeur du musée, a tout bonnement accepté d’apposer le nom de Ilena Sonnabend sur le hall du musée, et de consacrer une entière exposition à l’œuvre ainsi qu’à la collectionneuse, tout en déboursant 41 millions de dollars.
Une opération séduction à laquelle le MET s’était également employé, lui réservant lui aussi un coin de son hall. Pourtant, « Inscrire le nom sur un hall. Rien de tout cela n’est vraiment important pour la famille », avait tenu à précisé Mr Lerner, l’avocat de la famille Sonnabend, avant d’ajouter : « Ce qui l’était en revanche, c’est que le Canyon soit davantage qu’une star au MoMA. Et au MET, l’œuvre ne l’était pas. »
C’est néanmoins avec courtoisie qu’Elyse Topalian - une porte-parole du MET - a réagi à la perte du Canyon : « Bien sûr que nous sommes déçus. Nous aurions beaucoup aimé disposer de cette œuvre de façon permanente. Reste que nous avons eu la chance de pouvoir afficher le Canyon non pas une fois seulement, mais deux fois ces dernières années », a-t-elle confié dans un e-mail, d’après le New York Times.
Dans le camp d’en face, entre autres arguments avancés mardi, Ann Temkin - la conservatrice pour les peintures et sculptures du MoMA - a fait valoir à la famille Sonnabend que le MoMA possédait cinq Combines de Rauschenberg, incluant Bed et Rebus de la même période, mais également d’autres œuvres réalisées par ses contemporains, et quelques autres de Willem de Kooning et Joseph Cornell l’ayant fortement influencé. « Inscrire un artiste dans son contexte », a-t-elle renchéri, apporte aux visiteurs une « perspicacité » qu’il est impossible d’observer dans une œuvre présentée isolément. (Avec le New York Times)
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Le MoMA remporte la bataille du « Canyon » contre le MET
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