Le Louvre Abou Dhabi pourrait ouvrir en novembre

Par Vincent Noce · lejournaldesarts.fr

Le 11 mai 2017 - 544 mots

PARIS [11.05.17] - Dix ans après la signature du contrat, le Louvre Abou Dhabi ouvrirait enfin ses portes en fin d’année. Tous les détails ne sont pas encore réglés, mais l’Émirat semble bien déterminé à parvenir à cette échéance. Le Louvre mobilise déjà ses équipes.

Ce pourrait être le premier grand rendez-vous culturel à cocher sur le calendrier d’Emmanuel Macron : le Louvre Abou Dhabi devrait enfin ouvrir à la fin 2017. Selon nos informations, une date aurait même été avancée dans la troisième semaine de novembre, mais du côté de l’Émirat on précise qu’il ne s’agit que d’une « hypothèse de travail » encore soumise à plusieurs variables d’ajustement. « Le chantier est entré dans le temps des finitions. La date officielle doit être bientôt annoncée et ce sera bien en 2017 », a-t-on cependant confirmé au Journal des Arts.

Le jeune Émirat est déterminé à pousser les feux pour une ouverture qui devrait se glisser entre les cases déjà remplies du 11 novembre en France, du grand prix de F1 d’Abou Dhabi, du 24 au 26, et de la fête nationale de l’Émirat, le 2 décembre.

Signe de l’accélération du processus, une note interne a été émise au Louvre la semaine dernière, demandant aux départements de se tenir prêts pour préparer dès cet été l’expédition des dizaines de chefs-d’oeuvre prévus au programme de prêts, dont La belle ferronnière de Léonard de Vinci et L’Apollon du Belvédère.

3 000 ouvriers continuent de travailler 24 heures sur 24 sur le chantier. Mais le gros oeuvre de ce site gagné par l’eau de la mer et surplombé d’une coupole de 180 mètres de diamètre, qui a posé maintes difficultés techniques, étant désormais achevé, c’est désormais tout un travail de finitions qui est en cours. L’année dernière, le conseil auquel participent les établissements associés (Orsay, Versailles, etc.) avait ainsi été informé que, après un orage particulièrement violent, des fuites s’étaient manifestées qui ont entraîné un programme de réfections.

Tout ce complexe, que Jean Nouvel assimile à un village arabe, est aujourd’hui passé au crible, chaque défaut, qu’il soit esthétique ou technique, devant être repris d’ici le début de l’été. Le tampon final devrait venir des services techniques et de sécurité des musées de France dont la visite est attendue en juin. Le calendrier est serré. Plusieurs semaines sont indispensables à la stabilisation de l’air dans les galeries, afin d’éviter tout écart de température ou d’humidité, avant tout accrochage. 300 oeuvres sont attendues de France, s’ajoutant à la collection nationale qui en compte plus de 600. Les responsables ont toujours souligné que la sécurité des oeuvres dans le transport et l’installation était à leurs yeux une priorité absolue.

L’élection d’Emmanuel Macron dégage aussi le terrain. Les Émiratis montraient un enthousiasme modéré à l’idée de voir un président sortant et affaibli inaugurer ce grand projet. Son successeur, qui a affiché son ouverture au monde en même temps que sa détermination à combattre les foyers terroristes au Moyen Orient, et qui a tenu son premier discours dans la cour du Louvre, présente un profil idéal. De son côté, en trouvant son propre propos, le musée lui-même a trouvé sa vitesse de croisière, loin des controverses qui ont affecté ses premières années, laissant désormais place à l'attrait de la découverte.

Légendes photos

La Belle Ferronnière de Léonard de Vinci, vers 1495-1499, peinture sur bois, 63 x 45 cm, collection du Musée du Louvre

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