FONTAINEBLEAU [18.09.13] - Sur injonction du maire de la ville, la Halle de Fontainebleau, conçue par Esquillan, doit être démolie le 23 septembre. Les défenseurs du bâtiment, notamment des opposants politiques à la majorité municipale, font appel à la justice pour empêcher cette destruction.
En mars 2013, le maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux (divers-droite), avait convoqué les bulldozers pour une destruction surprise de la halle conçue par l’architecte-ingénieur Nicolas Esquillan en 1936. La démolition de ce bâtiment de béton voilé bâti en 1941 par l’architecte Henri Barde est au cœur d’un projet de requalification urbaine de la place de la République voulu par le maire depuis 2008.
La halle, qui abrite deux à trois fois par semaine le marché forain de la ville, avait aussitôt reçu une instance de classement en urgence de la part d’Aurélie Filippetti. En juillet, le ministère de la Culture avait levé cette instance de crainte de devoir dédommager les prestataires des travaux de la place.
« La démolition de la halle commencera le 23 septembre 2013 » a annoncé le maire il y a quelques semaines. Les défenseurs du bâtiment se sont alors tournés vers la justice, lançant des référés de la dernière chance.
Bernard Bruche, ancien adjoint chargé du commerce et président d’un collectif d’associations de commerçants fermement opposés au projet de requalification de la place et au déménagement du marché pendant deux ans sur le parking Boufflers, a ainsi déposé le 28 août 2013 un référé devant le tribunal administratif de Melun à l’encontre de la Mairie bellifontaine. « Le déplacement du marché n’a pas fait l’objet d’une délibération en conseil municipal, aussi est-il illégal » déclare-t-il, précisant que la personne ayant demandé le permis de démolir -avalisé en octobre 2012- n’avait pas reçu de mandat du conseil municipal. Mais sa demande n’a pas été retenue par le Tribunal.
Après un recours gracieux envoyé à Aurélie Filippetti, Bruno Grandjean a quant à lui lancé un référé suspensif le 17 septembre devant le tribunal administratif de Paris pour contester la décision du ministère de la Culture d’abroger l’instance de classement de la halle. « Le ministère n’a pas suffisamment approfondi ce dossier », déclare ce conseiller municipal de l’opposition (UMP), candidat malheureux à la Mairie en 2008 et qui a planché au cours de l’été sur un projet de rénovation de la halle pour un coût estimé à 600 000 euros.
Conseil électrique
Les défenseurs de la halle espéraient que le conseil municipal du 16 septembre, qui s’est déroulé de 20h30 à 1h du matin dans une ambiance électrique, permettrait d’obtenir un sursis à la démolition. « Nous voulions que celle-ci soit repoussée à mars 2014, date jusqu’à laquelle aurait dû courir l’instance de classement et période des élections municipales », explique Bruno Grandjean.
« Nous avons demandé un vote, il a été refusé », regrette Roseline Sarkassian, conseillère municipale PS, dont la demande de motion, relative au report de la destruction, a reçu une fin de non recevoir de la part du maire. Celle-ci déplore une démolition effectuée de manière précipitée -le permis de construire de la nouvelle place n’a pas encore été signé- et n’ayant pas été soumise au vote des bellifontains lors de l’élection de la majorité municipale en 2008.
A l’heure actuelle, la population bellifontaine est très clivée sur le sort de la halle et la nouvelle place de la République est estimée à sept millions d’euros pour la Ville.
Des grands prix de l’architecture et de l’Urbanisme, rassemblés par Jean-François Cabestan, historien de l’architecture mobilisé depuis des mois sur le dossier, se réuniront le 22 septembre, veille de la destruction programmée, sur la place de la République pour une journée d’action en faveur de la halle.
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Le compte à rebours a commencé pour la démolition de la Halle de Fontainebleau
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Abonnez-vous dès 1 €Halles Esquillan de Fontainebleau - Mercredi 6 mars 2013 au matin - © Photo courtesy Jean François Cabestan