Le Brésil explore sa politique culturelle

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Le 6 décembre 2012 - 456 mots

RIO DE JANEIRO (BRESIL) [06.12.12] - Un panorama de la culture vient d’être publié au Brésil. Inédite, l’étude concilie vision d’ensemble et études des disparités selon les disciplines. Les arts visuels et le patrimoine ont encore un poids mineur dans le secteur, mais présentent indéniablement le plus fort potentiel de développement.

Tapez dans les moteurs de recherche des bibliothèques de Rio « politique culturelle Brésil ». Les premières et uniques occurrences seront les traductions brésiliennes des travaux sur Malraux. Ce manque de recherche académique sur la politique culturelle d’un pays au rayonnement artistique pourtant incontestable met en valeur l’effort d’analyse réalisé par trois opérateurs privés (un grand mécène industriel, une agence indépendante et une université), pour présenter une étude censée répondre aux 2 questions suivantes : « qui sont les producteurs de culture au Brésil ? Quelle est leur vision du secteur ? ».

Malgré un échantillon important – 7000 professionnels dont 11,4% travaillant dans les arts visuels et le patrimoine, ce panorama de la culture 2012 ne comportent pas de propositions d’action politique, que la nouvelle ministre de la culture, Marta Suplicy aurait sûrement appréciées.

Au guichet des demandes de subventions, les projets en arts visuels (4,2%) et patrimoine (7,2%) apparaissent encore loin de la musique (20%) et des autres arts vivants (24%). En revanche, arts visuels et patrimoine captent 22% du total des ressources disponibles (mécénat et subventions), soit près du double de leur représentation au sein du secteur, indicateur de confiance des financeurs.

Un secteur qualifié et des musées gratuits
Dans un pays aux fortes disparités éducatives, 77% des professionnels du secteur sont diplômés du supérieur, quand la moyenne nationale est à… 8%. Une surreprésentation de personnel qualifié qui explique la confiance des mécènes dans un secteur à la professionnalisation pourtant récente.

Le soutien aux arts plastiques et la conservation du patrimoine semblent en effet des problématiques presque nouvelles : selon leurs propres professionnels, ces deux catégories souffrent de difficultés pour « faire valoir un potentiel important de public ». Pourtant, le taux de fréquentation des musées de Rio a augmenté de 20% en 2011. Un chiffre que l’on peut mettre en rapport avec la gratuité qui concerne aujourd’hui 80% des musées brésiliens. Un chiffre, enfin, qui explique peut-être que les collections permanentes des musées présentent, avec 60%, le meilleur taux de « transformation » des subventions (i.e. atteindre le plafond de ressources fixé par le guichet unique).

Enfin, hommage est rendu à la France dans la catégorie « inspiration extérieure » : notre pays est perçu comme un modèle de politique du patrimoine, premier pays cité pour la conservation et l’impact supposé sur le tourisme culturel. Première citée également pour la qualité de ses mesures d’impact des politiques culturelles. Mais lesquelles ?

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Rio de Janeiro - © Photo Klaus with K - 2005 - Licence CC BY-SA 3.0 

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