Les ventes publiques continuent à afficher des records. L’art d’Asie, poussé par des Chinois qui ne reculent pas devant les prix, s’envole. Les pièces de grande qualité sont recherchées dans toutes les spécialités.
Il n’y a pas un mais bien plusieurs marchés de l’art, presque autant que de spécialités. Chaque marché est régi par le déterminant habituel qu’est la loi de l’offre et de la demande. Cette année encore, l’art chinois, qu’il soit ancien ou moderne, attire les toujours plus nombreux nouveaux riches de la République populaire de Chine, qui veulent rapporter dans leur pays, parfois à n’importe quel prix, les trésors anciens dispersés dans le monde. Sous réserve qu’il soit payé (une situation qui tend à se répéter depuis la vente Bergé-Saint Laurent et ses sculptures d’animaux en bronze à l’époque impayées), le vase impérial Yang Cai pourrait bien être le record de la période allant de juillet 2010 à juin 2011, avec un prix d’adjudication (frais compris) de 60 millions d’euros. Il est suivi de près par un lavis calligraphié du peintre Qi Baishi (1864-1957), vendu 46,5 millions d’euros. Le nationalisme en moins (encore que), c’est la perspective d’une plus-value rapide qui dope le marché de l’art contemporain avec en vedettes américaines, encore et toujours, Andy Warhol et Roy Lichtenstein. Tant que l’art contemporain classique (correspondant aux artistes décédés ayant une cote bien établie) continuera à flatter leur ego, les riches collectionneurs, toujours autant insensibles à la crise économique, pousseront encore plus haut les enchères, même si ici ou là on enregistre quelques lots ravalés.
C’est en revanche la raréfaction de l’offre qui stimule le marché du mobilier ancien ou XXe, ou plus précisément l’offre de qualité. Ruhlmann ou Boulle dépassent largement le million d’euros, mais ce sont des pièces estampillées d’exception. Le même mécanisme est à l’œuvre pour les belles pièces d’antiquité ou d’arts premiers. En ces temps de bourrasques financières, l’art est-il pour autant une valeur refuge ? Sans doute pas, car, à l’inverse de l’or ou de la pierre, son marché n’est pas aussi organisé ou liquide. Sauf à brader les prix, il n’est pas facile de vendre du jour au lendemain un tableau ou une sculpture. Un aléa qui pourrait bien stimuler l’adrénaline des collectionneurs.
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L’art et ses marchés
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Abonnez-vous dès 1 €Roy Lichtenstein, Ohhh...Alright..., 1964, huile et magna sur toile, 90,2 x 96,5 cm, vendu 42 642 500 dollars le 10 novembre 2010, Christie's, New York. © Christie's Images Ltd 2011.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°352 du 9 septembre 2011, avec le titre suivant : L’art et ses marchés