"Vous aussi, vous êtes notre musée", tel est le slogan qui va couvrir jusqu’à l’an 2000 la façade du Centre Georges Pompidou donnant sur la piazza. L’échafaudage masquant le bâtiment en rénovation va en effet se transformer en immense panneau publicitaire au profit de la société Swatch.
PARIS - Le Centre Georges Pompidou et la société suisse Swatch entretiennent un partenariat depuis quelques années. En 1985, le Centre avait été l’un des premiers musées à accueillir les créations de l’horloger qui a, depuis, fait don au Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle d’un ensemble de prototypes et de modèles originaux. Jean-Jacques Aillagon, son président, cherchait depuis quelque temps un moyen de financer la rénovation de la façade ouest et le renouvellement du mobilier de la BPI, tous deux prévus à l’origine puis abandonnés en 1994, faute de crédits. L’idée fut alors lancée de transformer en espace publicitaire la bâche de protection installée sur la façade occidentale pendant la durée des travaux. Après avoir pris des contacts avec plusieurs sociétés, le Centre a finalement conclu un accord avec Nicolas G. Hayek, président et administrateur délégué de Swatch Group SA, et G. Nicolas Hayek Junior, président de Swatch. Le montant du contrat, qui fait l’objet d’une clause de confidentialité, peut néanmoins être estimé entre 5 et 10 millions de francs. Cette somme sera entièrement affectée aux travaux. À titre d’exemple, le budget nécessaire pour l’échafaudage de la façade occidentale s’élève déjà à quelque 5 millions de francs.
Ce qui est présenté comme “la plus grande bâche culturelle du monde”, avec ses 3 600 m², réunira des visages et des montres en relief dans des cadres de tableaux en bois. Swatch a d’ailleurs prévu de faire évoluer son “accrochage” tous les deux ou trois mois. La société suisse entend y promouvoir une nouvelle collection de cinq montres dessinées par des artistes et des architectes (prix public prévu : 320 francs). La première d’entre elles a été confiée à l’architecte responsable de la rénovation du bâtiment, Renzo Piano, répondant ainsi à un souhait de Beaubourg. Si elle se défend dans son objectif, l’idée de faire du Centre Georges Pompidou un support publicitaire risque tout de même de faire grincer plus d’une dent.
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Beaubourg se met à l’heure suisse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°70 du 6 novembre 1998, avec le titre suivant : Beaubourg se met à l’heure suisse