Arrivés à Berlin en mars 1997, Erika et Rolf Hoffmann ont accroché leur collection d’art contemporain dans une partie de leur maison, une ancienne usine du centre-ville. Cette installation et la décision d’ouvrir la Collection Hoffman au public illustrent leur confiance dans le développement de la scène contemporaine à Berlin.
Pensez-vous qu’Art Forum a atteint son objectif en tant que foire d’art contemporain spécialisée ?
Erika Hoffmann : Il faudra encore de longues années à Art Forum avant de s’imposer comme foire d’art d’envergure avec une identité propre – comme ce fut le cas pour Cologne et Francfort. De nombreuses galeries spécialisées en art moderne exposent à Cologne, tandis que les œuvres les plus anciennes proposées à Art Forum n’ont pas plus de trente ans.
Que recherchez-vous à Art Forum cette année ?
L’an dernier, nous avons trouvé quatre œuvres majeures, mais aucune dans une galerie allemande. C’était incroyable, nous n’en espérions pas tant. Nous n’avons pas de liste préétablie et agissons sans précipitation, avec un délai de réflexion de trois ou quatre jours avant d’acheter.
Quels changements avez-vous notés depuis le retour du Parlement à Berlin ?
Je ne pense pas que ce retour entraîne des changements soudains, ni dans l’esprit qui règne ici, ni sur le marché, car les politiques ne s’intéressent pas à l’art.
Pourtant, Michael Naumann, chargé des Affaires culturelles et des Médias auprès du gouvernement fédéral, a été nommé président d’honneur d’Art Forum, preuve que les politiques s’intéressent aux arts visuels.
C’est un premier pas, mais il reste à savoir quelles sont les limites de son pouvoir. Jusqu’à présent, c’étaient les régions, et non le gouvernement fédéral, qui disposaient de la souveraineté culturelle ; il n’y avait jamais eu de ministre de la Culture avant lui. Michael Naumann doit travailler en étroite collaboration avec le sénateur Peter Radunski pour tout ce qui concerne la science, la recherche et la culture à Berlin.
Assiste-t-on à l’émergence d’une nouvelle génération de collectionneurs ?
Oui. Ces nouveaux collectionneurs viennent probablement tous de l’ancienne Allemagne de l’Ouest ; ils sont très motivés et désireux de voir des choses s’accomplir à Berlin. La jeune génération qui s’installe ici et réussit dans les affaires peut investir dans l’art.
Vous avez prévu pour cette année un nouvel accrochage de votre collection. Pourquoi ?
Nous n’avons pas oublié que cette année marque le dixième anniversaire de la chute du mur de Berlin – sans cela, nous ne nous y serions peut-être pas installés il y a deux ans et demi. Nous exposons des œuvres relatives à l’histoire de l’Allemagne ; certaines concernent la longue période qui a précédé la réunification, d’autres sont directement liées aux grands changements politiques qui ont suivi. Nous habitons dans le cœur de Berlin où l’Est et l’Ouest ne font plus qu’un. Nous avons choisi de venir ici et d’ouvrir notre collection au public pour partager nos expériences à travers l’art. Notre souhait est de prendre part aux discussions sur les valeurs spirituelles de base de notre société.
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Les Hoffmann exposent leur collection
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°88 du 10 septembre 1999, avec le titre suivant : Les Hoffmann exposent leur collection