Après le Kunsthistorisches Museum de Vienne, le Centre d’art et d’expositions de Bonn accueille quelque 180 objets du Musée national de Téhéran – ainsi que des deux musées contigus, le Musée du verre et de la céramique et le Musée Reza Abbasi –, qui sortent d’Iran pour la première fois depuis la révolution islamique de 1979. Présentés de façon chronologique, les objets en or, en argent, et en verre, les sculptures et céramiques sélectionnés racontent sept mille ans d’art perse, de l’émergence des premiers villages à l’islamisation du pays, au VIIe siècle de notre ère.
BONN - L’Iran est depuis la plus haute Antiquité le carrefour de nombreuses civilisations. En attestent les pièces réunies au Centre d’art et d’exposition de Bonn. Parmi celles-ci, les deux figurines de terre cuite des VIIe et VIe millénaires avant J.-C. sont un rare témoignage de la période dite “révolution du Néolithique”, pendant laquelle les chasseurs de l’époque archaïque ont commencé à travailler la terre et à élever des animaux. Les inventions technologiques de l’âge du bronze et de l’âge du fer qui ont suivi cette sédentarisation sont, en revanche, largement représentées, notamment par les vases en chlorite de Shadhad, les céramiques de Marlik Tepe, les bronzes de Luristan ou les objets en métaux précieux et en ivoire tirés des fouilles de Ziwiyeh et d’Hasanlu. Au VIe siècle avant J.-C., l’empire des Achéménides a favorisé l’émergence d’une identité culturelle regroupant les éléments de la tradition iranienne et les influences provenant des territoires occupés. Les rois perses ont rassemblé d’importants trésors dans leurs capitales, à Persépolis, Suse et Pasargades, tels les somptueux vases en argent et en or exposés. Si les sculptures, objets de verre et céramiques réalisés de la conquête de la Perse par Alexandre le Grand jusqu’à la dynastie des Arsacides (247 avant J.-C. – 224 après) n’échappent pas à l’influence des artistes grecs, les coupes en argent richement décorées de la période sassanide (224-621) marquent un retour à la tradition culturelle des Achéménides. Ce parcours persan s’achève avec l’arrivée de l’Islam, qui marque un renouveau dans la forme et le décor. Le manuscrit du Coran (IXe-Xe siècles) symbolise ainsi les nouveautés culturels qui ont façonné en profondeur le territoire de l’ancien Iran.
- 7000 ANS D’ART PERSE, jusqu’au 6 janvier 2002, Centre d’art et d’expositions de la République fédérale d’Allemagne, Museumsmeile Bonn, Friedrich-Ebert-Allee 4, 53113 Bonn, tél. 49 228 91 71 247/244, tlj sauf lundi, 10h-19h, nocturne mardi et mercredi jusqu’à 21h. Catalogue 343 p., 160 F (24,4 euros).
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Trésors d’Iran
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°132 du 14 septembre 2001, avec le titre suivant : Trésors d’Iran