Istanbul, la Biennale des collectifs

Le Journal des Arts

Le 12 octobre 2001 - 347 mots

Baptisée « Egofugal », la 7e Biennale d’Istanbul a fait appel à la commissaire d’exposition japonaise Yuko Hasegawa pour inviter une soixantaine d’artistes à travailler sur les notions de coexistence et d’intelligence collective.

ISTANBUL - Depuis plus de 2 000 ans, l’ancienne Constantinople est le siège des gloires impériales, mais aussi une poudrière menacée par des discordes culturelles et religieuses, dues en grande partie à la situation de la ville sur une péninsule entre l’Europe et l’Asie. L’actualité internationale récente pourrait d’ailleurs raviver violemment cette problématique. Mais le choix pour la VIIe Biennale d’Istanbul de faire appel à Yuko Hasegawa, conservateur en chef du Musée d’art contemporain de Kanazawa, au Japon, comme commissaire des expostions permet un renouvellement des questionnements habituellement débattus lors des précédentes éditions : pays développés contre pays en voie de développement ; le monde occidental contre le monde musulman ; la nature de l’identité turque.

Baptisée “Egofugal : fugue from ego to the next emergence”, la manifestation entend imposer une vision du monde basée sur les trois “C” : “conscience collective”, “ intelligence collective” et “co-existence”. Autant d’oppositions aux trois “M” de “man” (homme), “money” (argent) et “materialism” (matérialisme). Pour ce faire, 63 artistes ont été invités parmi lesquels Dominique Gonzalez-Foerster, Mathieu Briard, Philippe Parreno et Pierre Huyghe. Si la liste ne ménage pas énormément de surprises, cette année encore, ce sont des bâtiments historiques qui valent à la Biennale sa réputation de séductrice. Outre le palais Beylerbeyi, situé à proximité du Bosphore, la vieille ville compte trois sites principaux : le Musée Hagia Eirene, la citerne Yerebatan et l’ancienne Monnaie impériale. Ce dernier lieu bâti entre le XVIIIe siècle et 1900 accueille la majeure partie des œuvres et Yuko Hasegawa l’a choisi “pour ses qualités ludiques et labyrinthiques”. D’autres œuvres, comme une intervention de James Turrell sur la tour Leander à l’entrée du Bosphore, ou une projection de film en plein air organisée par Rirkrit Tiravanija, seront disséminées dans la ville.

- EGOFUGAL : Fugue from Ego for the Next Emergence, Biennale d’art contemporain, jusqu’au 17 novembre, quatre sites dans Istanbul, www.istfest.org/

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°134 du 12 octobre 2001, avec le titre suivant : Istanbul, la Biennale des collectifs

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