Dans le cadre de notre rubrique consacrée
à un métier de la culture, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir celui d’animateur du patrimoine.
Véritable coordinateur d’initiatives, l’animateur du patrimoine est recruté sur concours (lire encadré) par une ou des communes labellisées “Ville ou Pays d’art et d’histoire” (elles sont cent trente à ce jour). Crée en 1985, ce label est décerné par le ministère de la Culture et de la Communication aux collectivités locales qui possèdent un patrimoine important et s’engagent à le valoriser, par des actions de sensibilisation et de promotion fixées par convention (accueil du public touristique, initiation des jeunes à l’architecture...). Mais, au-delà de ces opérations types, l’animateur du patrimoine met en place des événements, parcours et expositions spécifiques. “À Angers, les animations sont par exemple très centrées sur l’aspect éducatif ; à Saintes, c’est le patrimoine architectural qui est mis en avant“, explique Josiane Tricotti, animatrice du patrimoine à Menton.
Après avoir été conservateur au Musée des beaux-arts de cette ville, elle a pour sa part souhaité développer les actions en direction des Mentonnais, jusqu’ici un peu délaissés au profit des touristes. À la tête d’une équipe comptant une vingtaine de personnes – dont de nombreux guides conférenciers –, Josiane Tricotti organise régulièrement des expositions et édite des publications sur le patrimoine local, en particulier sur les jardins.
À Saintes, Christian Gensbeitel met au point des outils pédagogiques pour les scolaires, et des instruments de médiation en direction des habitants ou des touristes (il a notamment conçu la signalétique du patrimoine de la ville). Il propose également des circuits pédestres en compagnie d’un guide conférencier et des visites nocturnes insolites, les “Noctambulations”.
“C’est un métier très vivant et diversifié, souligne Dominique Irvoas-Dantec, animatrice à Rennes. Cela suppose un travail de nature transversale.” Pour mener à bien l’ensemble de ses actions, l’animateur collabore en effet régulièrement avec des représentants de la mairie, de la direction régionales des Affaires culturelles (Drac), ainsi qu’avec des conservateurs du patrimoine, conseillers pédagogiques et enseignants, architectes des Bâtiments de France, directeurs d’offices de tourisme... Nécessitant de multiples compétences, la profession ne dispose cependant d’aucun statut juridique ou administratif. “Le grade d’animateur, proche de celui de conservateur territorial du patrimoine, n’existe toujours pas, précise Josiane Tricotti. Certains constituent leur propre association, mais il s’agit d’une situation précaire, car les subventions municipales peuvent fluctuer, voire disparaître en fonction des élections. D’autres sont rattachés à la mairie ou à l’office du tourisme de leur ville.”
“Métier de passion”, la profession compte aujourd’hui soixante-huit animateurs.
Pour être admis à concourir, les candidats doivent détenir l’un des diplômes ci-après : diplôme national d’aptitude aux fonctions de conservateur ; licence d’histoire, d’histoire de l’art ou d’urbanisme ; diplôme de l’École des chartes, de l’École du Louvre ou d’une école d’architecture. Le concours se compose de cinq épreuves. Les écrits, comprenant notamment une dissertation sur un sujet d’ordre général concernant le patrimoine, sont éliminatoires si la note obtenue est inférieure à 10/20. Ils sont suivis de plusieurs épreuves orales, en français (la présentation d’un circuit de visite) et en langues étrangères (commentaires de sites ou de monuments, et entretien). Les candidats doivent ensuite fournir deux dossiers, qu’ils sont appelés à commenter devant le jury. Enfin, ils doivent répondre à des questions de mise en valeur du patrimoine et présenter leurs motivations. Pour les prochains concours d’animateur du patrimoine, contacter : Patrick Maillard (patrick.maillard@culture.fr)
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Animateur du patrimoine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°159 du 22 novembre 2002, avec le titre suivant : Animateur du patrimoine