NEW YORK - L’ensemble de photographies utilisés comme preuve dans le procès qui oppose l’Italie à Marion True a dirigé les autorités italiennes vers au moins sept musées américains et deux collections privées.
Ces images montrent des objets déterrés illégalement, souvent encore recouverts de terre. La police italienne a identifié des objets présumés volés au Metropolitan Museum of Art (Met) de New York, au Museum of Fine Arts (MFA) de Boston, au Cleveland Museum, au Princeton University Art Museum, au Minneapolis Institute of Arts, au Toledo Museum of Art et au Virginia Museum of Fine Arts, ainsi que dans les collections de Shelby White, membre du conseil d’administration du Metropolitan, et de Barbara Fleischman, membre du conseil au Getty. La documentation du procès cite également des institutions au Japon, en Allemagne, au Danemark et en Suède.
« En toute bonne foi »
Paolo Ferri, le procureur de la République italienne dans le procès True, a l’intention de poursuivre ces derniers musées après le procès. Aujourd’hui, seuls le musée de Princeton et le Met ont été contactés par les autorités italiennes. Le Met a fourni, en réponse à une citation internationale, des informations au département de la Justice américain, et le musée de Princeton a agi pareillement envers les autorités italiennes.
Chacun des musées déclare avoir acquis les objets en « toute bonne foi », et se dit prêt à rendre tout objet dont le vol est avéré. Tandis que les musées de Toledo et de Cleveland affirment ne pas être les propriétaires des objets en question, plusieurs musées, dont le MFA Boston, s’organisent pour éviter une action en justice. Philippe de Montebello, directeur du Metropolitan, s’est déplacé à Rome en novembre où il a rencontré le ministre des Biens culturels, Rocco Buttiglione.
Proposition d’échange
Le 13 janvier, le quotidien américain The New York Times s’est fait l’écho de la proposition formelle officielle soumise au Metropolitan par le gouvernement italien. Cet accord laverait l’institution de tout soupçon et lui épargnerait de possibles poursuites judiciaires. Le musée pourrait ainsi conserver le cratère d’Euphronios et une quinzaine de pièces d’argenterie hellénistique pendant deux ans, ce à condition d’indiquer clairement aux visiteurs leur appartenance au patrimoine italien. Fin 2007, les objets regagneraient l’Italie en échange d’une série d’autres pièces « de valeur similaire » qui seraient renouvelées tous les quatre ans. De plus, l’accord demande le retour sans condition de quatre vaisseaux de terre cuite. La réponse du musée est attendue d’ici au mois de février.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
À qui le tour ?
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°229 du 20 janvier 2006, avec le titre suivant : À qui le tour ?