Tous les lots de la collection du couple de mécènes Zeineb et Jean-Pierre
Marcie-Rivière ont été adjugé pour un total de 32,5 millions d’euros.
PARIS - C’était l’événement de la saison. Christie’s dispersait les 8 et 9 juin la collection d’œuvres d’art contemporain, mais aussi de mobilier et d’antiquités de Zeineb et Jean-Pierre Marcie-Rivière, disparus respectivement en 2010 et janvier 2016. À eux deux, ils avaient constitué une importante collection associant antiques, nabis et art contemporain dans leur hôtel particulier de la rue de Varenne. Très actif, le couple était l’un des grands mécènes du Centre Pompidou et du Musée d’Orsay. Les collectionneurs ont d’ailleurs effectué une donation en faveur de ce musée, soit quelque 140 œuvres de Bonnard et de Vuillard, dont près de 50 peintures.
32,5 millions d’euros, c’est ce qu’a récolté la dispersion de la collection, pulvérisant son estimation haute fixée à 22 millions d’euros. « Ce résultat prouve que, lorsqu’il y a des œuvres de qualité qui correspondent aux goûts des acheteurs, nous obtenons les mêmes prix, voire au-delà qu’à New York ou Londres. Notre stratégie et nos estimations étaient donc justes », se félicitait Paul Nyzam, spécialiste au département d’art contemporain chez Christie’s.
L’œuvre portée par son histoire
Une vente en « gants blancs » puisque les 331 œuvres proposées aux enchères ont toutes trouvé preneur parmi les acheteurs américains, asiatiques et européens, la plupart bien au-delà de leur estimation initiale. Il faut préciser qu’il n’y avait pas de prix de réserve. « Tout vendre au-dessous de l’estimation, cela aurait été dommage mais là, c’est une double récompense, puisque tout s’est vendu et bien au-delà de l’estimation », commentait Paul Nyzam. Le clou de la vente, Man in Blue VII, 1954, de Bacon, estimé 5 à 8 millions est pourtant resté dans son estimation basse avec un total de 6 millions d’euros, en dessous également de Man in Blue VI, vendu chez Christie’s Londres en 2013 6,9 millions d’euros. « Le tableau que nous vendions était pourtant en meilleur état que celui de Londres. L’acheteur a fait une vraie belle affaire », commentait le spécialiste. Un fer de Julio Gonzàlez s’est vendu 3,6 millions d’euros (est. 1 à 1,5 millions d’euros), tandis qu’Out-of-Round II, 1999 de Richard Serra a atteint 1,2 million d’euros (est. 600 à 900 000 euros).
Mais l’art contemporain n’est pas le seul à avoir fait des étincelles. Un Torse de faune dansant en marbre, art romain, Ier siècle av. J.-C. s’est vendu 2,9 millions d’euros (est. 200 à 300 000), un record mondial pour un objet antique aux enchères. Un lustre « structure végétale » de Claude Lalanne, une pièce unique de 1966 a atteint 1,8 million d’euros (est. 250 à 350 000 euros), deuxième prix le plus élevé pour l’artiste aux enchères. « De façon générale, ce qui est bluffant, c’est que tout, même les objets les plus courants, les plus récents, les signatures les plus anonymes se sont très bien vendus ; et cela parce qu’il y avait une histoire derrière. » Ce n’est pas nouveau, les collectionneurs aiment toujours autant s’emparer du morceau d’une histoire avec l’acquisition d’un objet.
Total : 32,5 millions d’euros
Estimation : 15,5-22,5 millions d’euros
Nombre de lots vendus : 331/331 (100 %)
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Vente en « gants blancs » pour Marcie-Rivière
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°460 du 24 juin 2016, avec le titre suivant : Vente en « gants blancs » pour Marcie-Rivière