St-Art, entre deux eaux

Pour sa 19e édition, la foire strasbourgeoise réaffirme sa formule : celle d’un événement grand public, centré sur la peinture et les galeries françaises. Ces dernières continuent de voir leur présence progresser jusqu’à représenter cette année près de 70 % des effectifs sur les quelque 90 marchands présents. Le taux de renouvellement est important : près de 40 nouvelles galeries sont recensées (dont certaines étaient déjà présentes il y a quelques années). Les pays frontaliers de l’Hexagone sont naturellement les plus représentés, mais la foire ne joue pas franchement la carte de l’axe rhénan qui aurait pu donner une identité plus tangible à la foire : sont dénombrées huit galeries italiennes et cinq espagnoles pour sept galeries allemandes et cinq belges, sans présence suisse.

Côté public, les visiteurs sont attendus en nombre : environ 25 000 depuis quelques années, un chiffre comporable à celui d’Art up !, la foire de Lille. « Nous invitons 1 000 VIP, comprenant 200 à 300 acheteurs, dont environ 8 sur 10 sont français », précise Philippe Meder, directeur de St-Art. Innovation de cette édition, une vingtaine de galeries ont été invitées à consacrer 30 % de leur stand à un solo show d’artiste.

Figuration libre et Figuration narrative
La peinture reste très présente dans les allées de St-Art. La Figuration libre comme narrative est l’un des piliers de l’événement : on retrouve ainsi Hervé Di Rosa chez AD galerie (Montpellier) ou Art to Be Gallery (Lille), François Boisrond et Peter Klasen sur les cimaises d’Elizabeth Couturier (Lyon). Le street art a également la part belle chez les deux premiers (Mist, John Matos Crash pour l’un, Shepard Fairey pour l’autre) ou sur le stand de la galerie Berthéas-Les Tournesols (Saint-Étienne, Vichy) avec M. Chat.

Les œuvres sur papier, relativement peu présentes au sein d’une foire qui se veut pourtant abordable, sont à voir chez le berlinois Jordan/Seydoux (avec Françoise Pétrovitch), Jean Greset (Besançon) (avec François Morellet) ; les dessins de David Scher et les délicates aquarelles d’iris de Patrick Neu sont présentés chez Yves Iffrig (Strasbourg). La galerie Mathieu montre Vladimir Skoda, en écho à l’exposition présentée dans les murs de son espace lyonnais.

La qualité générale de la foire reste par ailleurs très inégale et l’on s’interroge sur la présence de nombre de galeries. On ne peut que remarquer le départ de certaines galeries tels Jean Brolly (Paris) ou le strasbourgeois Ritsch-Fisch, qui a longtemps fait partie du comité de sélection. « Cela faisait des années que je souhaitais des modifications qui n’ont pas été apportées tant au sujet des galeries sélectionnées que sur la pédagogie du public ou le travail à mener auprès des acteurs économiques de la région », explique le galeriste.