Agrandi, le Musée de Valence offre de belles échappées sur la vallée du Rhône qu’il surplombe, jouant avec subtilité avec les collections d’art et d’archéologie.
VALENCE - « Il est rare de trouver un lieu qui ait autant de potentialité, dans la pierre comme dans le paysage. » L’architecte Jean-Paul Philippon pèse ses mots, lui qui a pourtant travaillé à la rénovation de la gare d’Orsay et à celle de la Piscine à Roubaix. Le Musée de Valence, perché sur les hauteurs de la ville, a séduit l’architecte qui s’est vu confier le projet de rénovation en 2006. L’ancien palais épiscopal, à deux pas de la cathédrale, était alors vétuste et exigu. Avec un budget total de 23,3 millions d’euros, la surface du musée a doublé, passant de 2 000 à 5 750 m2, notamment en externalisant les réserves.
L’édifice a été traité sur plusieurs axes : « l’intensité intérieure grâce au passé du bâtiment, la richesse des collections et le rayonnement sur les vues : la cathédrale, la ville, le Vercors et l’Ardèche », commente l’architecte. Ce rayonnement se traduit par des percées créées tout au long du parcours, en rapport avec le contenu des salles. La salle sur le lapidaire médiéval, qui expose un remarquable double chapiteau de la descente aux limbes du XIIe siècle, est éclairée par une percée sur la cathédrale, tandis qu’une vitrine contenant des ammonites dans le parcours historique est surplombée par une fenêtre ouvrant sur la montagne de Crussol, où ces fossiles ont été collectés. Au sommet du musée, la création d’un belvédère offre un panorama sur l’environnement valentinois qui répond à la thématique générale de l’accrochage construite autour de la notion de paysage.
La directrice Hélène Moulin-Stanislas a fait le choix de présenter les deux volets de la collection, archéologie et art, dans un parcours écrit comme une narration. L’archéologie est contée à rebours, du Moyen Âge à la préhistoire, pour raconter le lieu, résidence des évêques, et la région, bassin de villas gallo-romaines et des premières cultures rhodaniennes. Le « Plateau des mosaïques », vaste salle lumineuse, présente quelques chefs-d’œuvre parmi lesquels la mosaïque des travaux d’Hercule. À cette ascension archéologique dans le bâtiment répond une descente à travers les beaux-arts. Là encore, la chronologie s’inverse : le visiteur est invité à commencer par l’art contemporain, où la part belle est faite au paysage, à travers des œuvres choisies, enrichies par des prêts du Fonds national d’art contemporain et du Centre Pompidou. Le XXe siècle d’André Lhote et d’Albert Gleizes conduit au XIXe d’Hubert Robert, dont le musée abrite une des plus belles collections avec plus de 120 œuvres de l’artiste. Chaque salle révèle un chapitre d’une histoire passionnante, imbriquée dans le territoire.
4, place des Ormeaux, 26000 Valence, tél. 04 75 79 20 80, www.museedevalence.fr mercredi-dimanche, 10h-18h, le mardi 14h-18h.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’écrin tout neuf du Musée de Valence
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée de Valence, vue de la cathédrale depuis la terrasse et vue de la cour d’honneur du XVIIIe siècle. © Photo : Éric Caillet/Musée de Valence.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°404 du 3 janvier 2014, avec le titre suivant : L’écrin tout neuf du Musée de Valence