Une envoûtante histoire visuelle des plantes

Au fur et à mesure de leur évolution, les techniques photographiques et cinématographiques ont permis une connaissance plus approfondie du monde végétal en particulier, largement méconnu, source d’émerveillements autant que de questionnements, d’appréhensions ou de peurs. « C’est précisément de la lecture de La Forêt de cristal de James Graham Ballard, grand classique de la science-fiction paru en 1966, qu’a germé l’idée d’une exposition sur l’histoire visuelle des plantes via les correspondances entre avancées technologiques, arts, sciences et science-fiction depuis les débuts de la photographie », explique Clothilde Morette, directrice artistique de la MEP, qui cosigne avec Victoria Aresheva une exposition envoûtante. En six chapitres, la mise en récit des changements de regard sur les plantes fait en effet progressivement passer de la fascination pour la diversité des formes, couleurs, mouvements et croissances, depuis deux siècles, aux reformulations fictionnelles pour parler de conflits, de migration, d’enjeux alimentaires et environnementaux ou de pollution. De l’inventaire des formes végétales mené par Karl Blossfeldt au début du XXe siècle et de celui de Jochen Lempert sur la période actuelle, au recensement de l’artiste russe Olga Grotova des plantes endémiques provenant de lieux liés à des événements traumatiques, l’exposition fait dialoguer une sélection d’œuvres de grande qualité. En particulier, en fin de parcours, le court métrage d’anticipation The Book of Flowers de l’artiste polonaise Agnieszka Polska (2023), conte fantastique sur un monde floral merveilleux généré par l’intelligence artificielle, qui narre le basculement de l’humanité.