Dans une lettre datée du 25 avril 2011 reproduite dans le catalogue de l’exposition, Jacques Chirac encourage son ami, l’homme d’affaires français Marc Ladreit de Lacharrière, à dévoiler au public sa collection.
Cinq ans plus tard, le collectionneur s’est résolu à ouvrir son jardin secret. À 76 ans, ce féru d’art est très engagé dans la diffusion de la culture. Il est notamment le président de la Revue des Deux Mondes, à la tête de l’Agence France-Muséums, en charge de la réalisation du Musée du Louvre Abu Dhabi, ou encore à l’origine de la Fondation culture & diversité. Très tôt, il débute sa collection, d’abord avec des lithographies d’Hartung ou de Tàpies, puis s’intéresse aux impressionnistes, aux artistes flamands, à l’archéologie, avant de s’ouvrir à l’art contemporain. C’est seulement en 2003 que naît sa passion pour les arts premiers. L’exposition du Quai Branly rassemble en tout soixante œuvres, dont une quarantaine de pièces africaines et océaniennes. Le reste, selon la volonté d’Hélène Joubert, commissaire de l’exposition et responsable des collections Afrique du musée, se rattache à l’art moderne et contemporain ou encore à l’archéologie. « J’ai pris pour point de départ les configurations de l’environnement du collectionneur où il existait déjà une hétérogénéité des domaines juxtaposés. Ces dialogues pertinents se retrouvent dans l’exposition et tendent vers une perception humaniste. C’est aussi une manière de faire entrer le visiteur dans la vie et les univers très libres du collectionneur, entouré de ses objets. »
Aussi, après une pileuse de mil Dogon (Mali) qui trône dans l’entrée de l’exposition, les trois salles suivantes mêlent époques et civilisations : un masque Dan (Côte d’Ivoire) saisissant converse avec une idole cycladique, quand un cimier Cirawa (Mali) et un bouclier de Papouasie-Nouvelle-Guinée se confrontent à des œuvres de Martin Barré, Soulages, Chagall ou de Staël. La dernière salle, elle, est entièrement dévolue aux archétypes de la collection africaine du collectionneur : une Maternité Sénoufo allaitant des jumeaux (Côte d’Ivoire) côtoie un buste pré-dogon ou bien encore un reliquaire Kota.
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Une collection très éclectique
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Abonnez-vous dès 1 €Musée du quai Branly – Jacques Chirac, 37, quai Branly, Paris-7e, www.quaibranly.fr
Légende Photo :
Masque anthropomorphe, Dan, Côte d'Ivoire, XIXe siècle, bois, pigments, 25,5 x 15 x 8 cm. © Photo : musée du quai Branly - Jacques Chirac/Claude Germain.
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Une collection très éclectique