VERSAILLES
Du Roi-Soleil, en matière artistique, on sait déjà beaucoup de choses. Progressivement, les historiens de l’art ont en effet reconstitué l’histoire des différentes collections enrichies ou constituées par le monarque. Mais qu’en est-il de ses goûts personnels ?
C’est à ce sujet qu’est consacrée une grande exposition organisée par le château de Versailles, demeure forgée par Louis XIV où aucune manifestation ne lui avait pourtant été consacrée depuis plus de vingt ans ! Ses commissaires ont joué le parti de l’accumulation, en réunissant plus de deux cent cinquante œuvres mises en scène sobrement.
Il s’en dessine un portrait culturel du roi, dont les goûts semblent avant tout éclectiques. Louis XIV aime la sculpture, dont il pare les jardins qu’il est en train de faire aménager, mais son goût se porte aussi sur les petits bronzes, à l’antique ou modernes. En matière de peinture, si Poussin fait bien sûr partie du quotidien du roi, d’autres artistes sont moins attendus, comme les Italiens Dominiquin ou les Bassano. D’après plusieurs sources, Louis XIV choisissait lui-même les toiles qu’il souhaitait voir accrocher dans ses appartements. La pièce la plus célèbre du château était alors le cabinet du roi, transféré de la bibliothèque royale en 1684, où étaient réunis peintures et bustes antiques, mais aussi gemmes précieux, dont Louis XIV a possédé l’une des plus importantes collections. Le roi apprécie donc les objets précieux, ainsi que l’architecture, les jardins ou la musique…
Sous son règne, Versailles devient un foyer artistique de premier plan et les artistes le lui rendent bien : les portraits officiels le glorifient et rares sont les artistes, tel Antoine Benoist, avec son portrait de cire sans concession, à montrer la vérité des traits disgracieux du monarque. Pourtant, ce vaste et fastueux ensemble est aujourd’hui lacunaire. L’argenterie, dont Louis XIV était féru, a disparu après avoir été fondue, alors que le mobilier, y compris le plus précieux, a été vendu par ses successeurs. Le pari de cette exposition était donc de faire revenir temporairement quelques pièces dont Versailles était orpheline. Ainsi de l’un des étonnants cabinets Cucci (ci-contre), en marqueterie de pierre dure, vendu par la couronne au milieu du XVIIIe siècle. Une époque où les collections de mobilier n’étaient pas inaliénables…
« Louis XIV : l’homme et le roi », Château de Versailles, Versailles (78),
www.chateauversailles.fr , jusqu’au 7 février.
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Un portrait culturel de Louis XIV
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°620 du 1 janvier 2010, avec le titre suivant : Un portrait culturel de Louis XIV