Comme l’école, l’armée ou les loisirs, le sport fut utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale par les régimes totalitaires pour vanter les mérites du système et imposer un nouveau modèle humain.
En Allemagne, le sport devient en 1933 une discipline obligatoire pour tous les jeunes, à raison de dix heures par semaine. Organisés en 1936, les jeux Olympiques de Berlin sont la plus grande démonstration de la force nazie, tant au niveau des compétences des sportifs qu’au niveau des infrastructures gigantesques mises en place. Utilisé à des fins raciales, le sport célèbre l’idéal du physique aryen et devient inaccessible aux Noirs, aux juifs et aux Tsiganes.
En Italie, Mussolini célèbre un « homme nouveau » dans des stades flambant neufs et fait de chaque victoire sportive un succès du parti fasciste. Champion du monde poids lourds en 1933, le boxeur italien Primo Carnera devient le symbole vivant de la force du régime, dont le slogan invite la jeunesse à « croire, obéir, combattre ». En France, le commissaire général à l’Éducation générale et aux Sports organise la pratique sportive à travers tout le territoire national et applique la législation antisémite. Comme Alfred Nakache, ce champion de natation qui fut déporté à Auschwitz, d’où il parvint à s’échapper mais où sa femme et sa fille furent assassinées, de nombreux sportifs furent déchus de leur titre, humiliés, déportés ou tués par le régime nazi. C’est aussi à eux que l’exposition rend hommage, en retraçant l’itinéraire individuel de vingt sportifs victimes du nazisme.
Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy-l’Asnier, Paris-4e, www.memorialdelashoah.org
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Propagandes sportives
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Propagandes sportives