PARIS
Entre 1905 et 1940, Paris fut une terre d’élection pour maints artistes étrangers. Nombreux furent les juifs venus de l’Europe et de l’Empire russe.
L’exposition du Mahj renoue avec cette origine cosmopolite de « l’école de Paris » pour reconsidérer la richesse de la création de l’entre-deux-guerres, au-delà des figures bien connues de Chagall, Soutine ou Modigliani. L’accrochage est très dense, réparti en de nombreuses sections, il réunit des œuvres très diverses stylistiquement. Ce parti pris rend parfois difficile la lecture du parcours, mais il a le mérite de rendre compte de l’effervescence d’une époque. Il reflète une génération d’artistes dont les styles ne font pas « école », mais qui partagent toutefois une même histoire et des préoccupations communes : la traversée de la guerre, l’exil et la déportation, le goût de la modernité, l’intérêt pour la représentation de la figure humaine, l’émulation partagée au sein de lieux catalyseurs comme le café Le Dôme, Montparnasse, La Ruche ou l’académie Matisse. Le parcours révèle une grande part d’œuvres méconnues ou oubliées de l’histoire. Alors, oui, bien sûr, toutes les pièces n’ont pas la même force ni le même intérêt plastique, si l’on considère par exemple l’œuvre des « suiveurs » du cubisme, du fauvisme ou de l’abstraction. Mais il demeure, dans cet ensemble, une majorité de belles pièces et d’étonnantes surprises. Certains artistes s’imposent par leur singularité atypique : ici, l’étrangeté onirique de Pinchus Krémègne, qui a regardé tant Chagall que l’abstraction, là, les œuvres de Simon Mondzain marquées par le sceau de la guerre, mises en écho avec une série d’eaux-fortes de Zadkine. Une attention particulière est aussi accordée aux artistes femmes, comme Chana Orloff, dont l’œuvre est très tôt rentrée dans les collections nationales, ou Mela Muter, arrivée à Paris dès 1901. Une façon de reconsidérer leur rôle de pionnières et de redéfinir leur place singulière dans cette histoire de l’art du début du XXe siècle.
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Paris pour école
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°746 du 1 septembre 2021, avec le titre suivant : Paris pour école