Les expositions sur Napoléon se suivent et ne se ressemblent pas. L’Atelier Grognard envisage ainsi l’Empereur selon une approche inhabituelle mais probante.
La manifestation examine les similitudes entre son règne et celui de son neveu Napoléon III, en se focalisant sur le rôle central joué par l’art dans leur propagande. À un demi-siècle d’intervalle, les deux hommes ont en effet tenté d’imposer un nouveau régime – l’Empire – et d’asseoir leur légitimité en tirant profit des meilleurs artistes contemporains. Le parcours transversal réunissant deux cents peintures, dessins, sculptures, tapisseries et objets précieux rend bien compte de l’utilisation de tous les arts au service de la gloire de cette nouvelle dynastie. Il met notamment fortement l’accent sur la place des manufactures dans ce système bien huilé et les enseignements que Napoléon III a su tirer de l’exemple de son oncle pour orchestrer sa propre communication. Si la démonstration est un peu inégale en fonction des séquences, l’exposition possède un grand mérite : elle offre à la délectation des pièces très rarement montrées, dont une grande partie de la collection de la Fondation Napoléon. L’institution y dévoile entre autres des dessins de Fontaine, des assiettes provenant de célèbres services de Sèvres, mais aussi des pièces plus intimes comme le serre-papiers de Joséphine exécuté par Biennais, ou encore un délicat encrier orné d’une miniature d’Isabey. Un rendez-vous à ne pas rater pour les amoureux des deux empires.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°713 du 1 juin 2018, avec le titre suivant : Napoléon, une dynastie de communicants